C’est depuis Paris, jeudi 20 octobre, que l’association Hermione – La Fayette a lancé un appel à une mobilisation nationale et internationale afin de sauver L’Hermione, fleuron du patrimoine de la Charente-Maritime.
Le vice-amiral Marc de Briançon, président de l’association Hermione – La Fayette, est formel : “Il est de notre responsabilité à tous de sauvegarder L’Hermione, devenue un symbole de liberté et de solidarité. Il y va de la transmission de notre histoire commune.”
En cale sèche dans le port de Bayonne depuis septembre 2021 pour son grand carénage afin de la sauver, la célèbre frégate rochefortaise n’est pas au mieux. Le polypore des caves et le lenzyte, deux champignons, s’attaquent lentement mais sérieusement à sa coque.
C’est ainsi que d’importants travaux ont été engagés pour sauver L’Hermione, réalisés par deux entreprises spécialisées, toutes deux expertes en matière de construction et de maintenance d’un navire en bois unique en France.
Des factures exceptionnelles pour sauver L’Hermione
Mais à travaux exceptionnels, factures exceptionnelles. Pour sauver L’hermione, l’association a besoin d’une enveloppe de 6,5 millions d’euros. Et cette fois-ci, elle ne peut plus compter sur le soutien de l’État et des différentes collectivités.
Ces partenaires historiques ont déjà mis la main à la poche ces derniers mois, à hauteur de 3,5 millions d’euros, pour financer les investigations sur l’ensemble du navire et les premiers travaux de restauration.
“Désormais c’est grâce à l’engagement de tous ceux qui nous rejoindront en 2023 que nous pourrons achever les travaux”, indique le vice-amiral de Briançon.
C’était d’ailleurs tout l’objet de la conférence de presse du 20 octobre, à Paris, intitulée “Sauver L’Hermione” : lancer un appel national et international avec comme objectif de remettre le bateau à l’eau pour 2024.
Combien de temps pour sauver L’Hermione ?
Car, comme le rappelle l’association Hermione – La Fayette, le temps est compté pour sauver la frégate : “Le navire ne peut rester trop longtemps dans la forme à sec […] L’enjeu immédiat est de poursuivre sans interruption le chantier dès janvier 2023.”
Ce sont 15 à 18 mois de chantier qui sont nécessaires pour les travaux de restauration si l’association bénéficie d’un soutien majeur dès maintenant.
Un appel est donc lancé au grand public pour sauvegarder ce fleuron du patrimoine, au monde maritime et au monde économique : “Chacun peut aider à son niveau.”
Et l’association de décliner toutes les formes d’aides possibles : devenir partenaires, adhérer à l’association, venir visiter le grand carénage à Bayonne, privatiser le navire pour des événements d’entreprises et bien entendu faire un don à la fondation Hermione.
Sauver L’Hermione : un véritable défi technique
Le grand carénage a commencé à l’automne 2021 au port de Bayonne, pour procéder à des travaux de réparation pérennes.
C’est une opération extraordinaire car l’association doit créer de toutes pièces le mode d’emploi de mise en œuvre de ces travaux de réparation, qui ne sont pas une opération de maintenance courante. Aujourd’hui, il n’existe pas d’expérience équivalente sur d’autres navires.
Deux entreprises ont été retenues pour procéder aux travaux de démontage et de réparation.
D’abord, la société Asselin, spécialisée dans la restauration des menuiseries et charpentes des monuments historiques, a été notifiée pour une partie des lots dont le démontage et la réparation des membrures à l’arrière de la coque.
“Le projet
est passionnant”
Seconde entreprise, le chantier du Guip, basé en Bretagne et spécialisé dans la construction, la réparation et l’entretien de bateaux en bois, qui s’est vu confier les travaux de démontage à l’avant du navire et les relevés de gabarit des nouvelles pièces à fabriquer.
« Le projet est passionnant et nous sommes évidemment ravis d’y prendre part« , assure Yann Mauffret, son patron.
Quelles solutions pour sauver L’Hermione ?
Le grand carénage représente un volume de 40 m3 de pièces à restaurer, soit environ 7 % du volume de la frégate.
Pour procéder à la rénovation, du bois de chêne en lamellé-collé sera utilisé, permettant de pallier aux problématiques d’approvisionnement en pièces de chêne massif.