Lundi 28 mars au procès de l’accident de car de 2016, la fin d’après-midi a été consacrée aux témoignages des adolescents blessés dans l’accident et aux familles de deux qui ont perdu la vie.
Quelques minutes avant les témoignages des parties civiles, profitant d’une suspension de séance, Me Stéphane Fleury qui assiste trois familles expliquait dans la cour de l’Hôtel de la Bourse : « Je n’ai pas briefé mes clients. Ils vont s’exprimer librement. »
Et d’ajouter : « Le prévenu reconnaît à demi-mot, mais il y a le mot demi. Un trou noir, la clameur monte progressivement dans la salle. Certaines des familles n’ont même pas pu voir les corps. »
“C’était un jour
comme les autres”
Une des jeunes victimes, blessée lors de l’accident témoigne : « Un corps pendait à moitié à l’extérieur du car ». Mathieu Saurel se tient la tête entre les mains. Une autre s’exprime à son tour : « C’était un jour comme les autres. J’allais passer mon bac blanc. C’est pour cela qu’il n’y avait pas grand monde dans le car. Mes yeux s’ouvrent et je vois des morts. À l’extérieur je vois une personne sans vie étendue sous une tôle. C’était mon ami ».
Une troisième rapporte les mêmes propos. Elle se dit brisée à tout jamais : « Je suis encore perdue aujourd’hui. »
« On m’a volé un truc »
Tout comme ce père de famille qui a perdu son fils dans l’accident : « Mon fils voulait être pâtissier. Il avait sa copine. C’était le bonheur. Maintenant je cherche la solitude. Moins on connaît de monde, moins on sera triste lorsqu’il arrivera quelque chose. »
Il ajoute : « Depuis l’accident, j’ai interdit tous les noëls, jour de l’an et anniversaire à la maison. Je me suis mis à mon compte pour être sûr d’être tout seul ».
Une maman, qui a également perdu son fils, se montre forte à la barre. Avant de s’effondrer à son tour : « On m’a volé un truc. De ce procès je n’attends rien. Mais je serai libérée. Ça ne me rendra pas mon fils. Je vais repartir avec mes blessures ».
Tout au long de ce procès chargé en émotion, les psychologues du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (Cidff) de La Rochelle sont intervenus au soutien psychologique des parties civiles.
👇 Retrouvez le compte-rendu détaillé du procès dans L’Hebdo de Charente-Maritime du jeudi 31 mars