Ils ne sont que 400 en France, à partager leurs vers de terre. Daniel Boutet qui habite Andilly est le seul officiellement en Charente-Maritime.
La réputation des trocs de plantes organisés depuis bientôt 10 ans par l’association du Jardin en folie n’est plus à faire. À raison d’un au printemps et d’un second en automne ces déballages de végétaux rassemblent toujours amateurs passionnés mais surtout, quelques Géos Trouvenou aux idées loin d’êtres farfelues. Preuve en est une nouvelle fois, avec cette 18e édition qui s’est déroulée samedi 9 mai.
On se partage un ver ? Bien à l’ombre sous son tivoli, Daniel Boutet est assis avec son ami Kléber Foucher. Depuis plusieurs mois, le premier a donné le virus du lombricompostage au second. À tel point que les deux compères jardiniers addicts de la culture pas forcément bio, mais plutôt résolument naturelle, réfléchissent actuellement à la création d’une nouvelle association à Andilly. « Nous avons une solution à proposer pour permettre à chaque Andillais de réduire de 30 % ses déchets ménagers », argumente le plus sérieusement du monde Daniel Boutet. Et de développer, « à partir de 2016, la taxe sur les ordures ménagères sera indexée sur leur poids ». L’affaire mérite donc pour le moins, que l’on s’y intéresse. Daniel Boutet fait partie de l’association “Plus2vers”*. Objectif pour lui, comme pour les 399 autres membres, réussir à vulgariser la technique du lombricompostage. Le principe est simple, « au début j’ai acheté 500 grammes de vers de terre pour la somme de 30 euros. Aujourd’hui j’en ai 4 kg à donner ». Placés dans 3 caisses en plastiques emboîtées les unes au-dessus des autres, les vers produisent à la fois un compost de première qualité, mais également un liquide particulier, dont les vertus sont connues depuis des lustres par les Canadiens et les Péruviens. Pour Daniel Boutet, « un kilo de compost équivaut à 10 kg de fumier ». Quant à son ami Kléber, il teste inlassablement les effets de ce fameux liquide en le pulvérisant sur la majorité des plantes et légumes de son potager. Et quitte à pousser l’expérience au bout du bout, « un jour en désherbant je me suis fait mal à un doigt. Dans la nuit je l’ai badigeonné avec le liquide. Le matin je n’avais plus mal… ».
Samedi 9 mai, plus de 150 personnes se sont intéressées aux vers de Daniel et de Kléber. Une quinzaine est repartie gratuitement avec une portion de 300 gr des précieux lombrics. Seule condition à ce deal, que ces personnes reviennent en octobre prochain, à l’occasion du troc automnale, afin de pourvoir donner à leur tour 300 gr de vers.
D’après Daniel Boutet, les élus très intéressés par cette technique ne verraient pas d’un mauvais œil le fait que la commune d’Andilly, devienne pilote en la matière de lombricompostage.
[caption id="attachment_917" align="alignnone" width="630"] Une façon de planter les pommes de terre pour les "fénians" ![/caption]Planter les pommes de terre à la mode Boutet Daniel Boutet n’est pas avare en conseils. Bien au contraire, il aime faire partager ses trucs et astuces. Parmi celles-ci, sa façon de planter les pommes de terre révélée samedi : poser les pommes de terre à même le sol ; les recouvrir d’une couche de compost provenant du lombricompostage ; mettre ensuite environ 20 cm de paille sur le tout. Le tour est joué. Pas d’arrosage. Récolte assurée 110 jours après selon lui. Et de rajouter non sans une pointe d’humour, « au jardin, je suis un fenian. Avec des techniques comme celle-ci, dans 10 ans, la Sécu serait en bénéfice… ».
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