Si l’année 2014 a été une année record pour le prix du lait, la fin des quotas laitiers engendre un flottement du marché depuis le début de l’année.
L’association centrale des laiteries coopératives des Charentes et du Poitou (ACLCCP), qui tenait son assemblée générale à Surgères le 4 juin dernier, ne pouvait que se réjouir des prix records du lait en 2014. Le prix moyen payé par les coopératives du bassin laitier Charentes-Poitou a été de 361 € les 1 000 litres (+6,20 %), contre 340 € en 2013. Quand au prix moyen payé aux producteurs de lait de vache par les coopératives toutes qualités confondues (TPC) et toutes primes comprises (TQC) a été de 376 € (+6 %) contre 356 € en 2013.
Mais voilà, la fin des quotas laitiers effective depuis le 1er avril 2015 a rendu le marché plus que flottant. Le prix de référence pour les 4 mois 2015 est de 302 €/1 000 litres (368 € en 2014). L’un des sociétaires a d’ailleurs pris la parole lors de l’assemblée générale pour mettre cet aspect en avant : « Beaucoup de producteurs travaillent à perte depuis 6 mois », a-t-il confié. Jean-Luc Rabillard, président d’Ucal et d’Eurial a ajouté qu’en effet « les prix n’étaient pas à la hauteur. On espérait un décollage de la cotation en janvier ou février, mais cela ne s’est pas reflété sur les ventes. Avec la fin des quotas laitiers, tout le monde est en attente pour voir ce qui va se passer. C’est un problème majeur pour la filière laitière avec une année 2014 très bonne. »
Revenons justement à cette année 2014 que Joseph Giraud, directeur de l’association, a décrit durant l’assemblée générale, rappelant que la fin des quotas annoncée a augmenté de plus de 5 % la production dans le monde entier. Ce qui représente 6 milliards de litres de lait supplémentaires.
La demande a aussi progressé, notamment en poudre de lait grâce aux achats chinois. Même constat pour le beurre, l’AOP restant une valeur sûre valorisée par le syndicat des laiteries dans le marché actuel, mais aussi dans les marchés émergents tels que la Chine à nouveau. Seule la demande en fromages et poudre de lactosérum n’a pas été à la hausse. Pour ces trois produits, la surproduction de lait au niveau mondial, a contribué à la chute des cours mondiaux : « Ils se sont rapprochés fin 2014 des niveaux historiquement bas de 2009 », a précisé Joseph Giraud qui a ajouté que « les coûts de production des éleveurs ont dans le même temps continué de refluer ».
Les volumes de lait de vache collectés en 2014 par les coopératives du bassin Charentes-Poitou s’élèvent à 1,293 milliard de litres (+4,20 %), avec des laits plus riches en matière grasse (41,25 g/l). La crise caprine, elle, semble se stabiliser après deux années compliquées. La crise a généré une pénurie de lait qui s’est avérée « salvatrice » permettant une hausse « indispensable » du prix payé aux producteurs, dans un contexte où la consommation des ménages « retrouve une dynamique ». Les coopératives du bassin ont collecté 244 millions de litres (+1,58 %) avec des laits plus riches (taux butyreux : 38,51 g/l (France 37,90) ; taux protéique 34,26 g/l (France 33,90)). Le prix moyen payé par les coopératives s’élève à 666 €/1 000 litres (634 € en 2013).
Carine Fernandez
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