Batteur plus que reconnu Luc Diabira aime partager et transmettre son art. C’est ce qu’il fait dans une méthode qui associe un livre, un CD et un DVD.
Cela fait maintenant 40 ans que les baguettes de Luc Diabira tutoient caisses claires et cymbales, car c’est à l’âge de 15 ans qu’il prend ses premiers cours de batterie. Le déclencheur de sa passion musicale s’est imposé à lui un an plus tôt lors d’un concert du groupe Yes : « C’était l’émergence de la musique avec des groupes comme Led Zeppelin, Genesis ou encore les Who. Avec mon frère, on allait les écouter dans des salles immondes, sans confort. Et quand j’entrais dans une salle de spectacle, ce que je voyais en premier c’était la batterie qui trônait au milieu de la scène, majestueuse. » Alors un tout jeune homme, Luc Diabira était fasciné par cet instrument et le son qui en émanait.
Et c’est bien cette passion que le Marsaisien souhaite transmettre dans un ouvrage qu’il vient de publier “A chacun son rythme, la batterie en toute liberté“*. Il propose 15 partitions de mélodies qui s’appliquent à la batterie mais pas seulement : un CD audio reprenant tous les exemples mis en partitions sur le livre avec l’ajout d’une basse pour s’entraîner ou d’un clic (plus de 40 pistes) ; et un DVD avec les exercices effectués par Luc Diabira filmés en temps réels avec plusieurs caméras dont deux sur les pieds. Un plus comme l’explique le musicien : « On peut voir, entendre et découvrir la gestuelle, c’est important ». Une douzaine de partitions supplémentaires sont aussi disponibles sur le DVD.
[caption id="attachment_2479" align="alignnone" width="630"] La couverture du livre de Luc Diabira.[/caption]Cette méthode, première d’une série que l’auteur espère longue, s’adresse autant aux batteurs débutants qu’aux confirmés. Luc Diabira explique : « C’est un complément aux méthodes de batterie traditionnelles. Le livre est fait tel qu’on peut prendre ce qui nous intéresse et laisser de côté d’autres choses. Un débutant peut s’en nourrir pour découvrir l’instrument et j’explique les bases nécessaires, le fonctionnement ». Le but de cette démarche est que « le musicien aille jouer le plus rapidement possible en groupe » car pour Luc Diabira « on ne peut pas faire de fausse note à la batterie, on est dans le rythme ou on ne l’est pas » mais « chacun peu apporter son propre style ».
Les batteurs plus expérimentés, pourront rapidement s’enrichir des styles proposés au fil des pages, rock, jazz, blues… Il a fallu 5 ans à Luc Diabira et l’épluchage d’une centaine de méthodes de batteries, dont plusieurs Américaines, pour aboutir à cet ouvrage. De nombreux partenariats ont été nécessaires pour monter ce projet notamment avec le Café des images de Surgères puisque c’est Nicolas Arnaud qui a réalisé le DVD, donnant aussi un coup de main à Luc Diabira pour le montage ; l’édition des partitions a été réalisée par Olivier Grosset, pianiste et enseignant au conservatoire de musique Aunis Sud ; mais aussi l’éditeur, Édith et Moi, est Surgérien.
Pour Luc Diabira, jouer de la batterie entraîne forcément la notion de partage : « Les percussions sont des instruments universels qui se jouent dans un ensemble. Je m’entraîne toujours en pensant à ce que je peux apporter au groupe avec qui je joue et au bassiste avec qui l’interaction se fait en premier ». Une notion de partage que le batteur met eu œuvre depuis longtemps sur notre territoire avec ses spectacles et ses animations tournés vers la petite enfance. Cette méthode, qu’il sort aujourd’hui, étant un prolongement naturel de ce passage du savoir musical.
Carine Fernandez
*“A chacun son rythme, la batterie en toute liberté“Édition Édith et Moi 68 pages, 28 euros. En vente sur internet : http://luc-diabira.com ; au magasin Tout pour la musique, 22 rue Fleuriau à La Rochelle ; Cultura de Puilboreau.
Le rendez-vous à noter : samedi 30 janvier au magasin Tout pour la musique (22 rue Fleuriau, La Rochelle) de 15 h à 18 h avec démonstration basse et batterie.
[caption id="attachment_2477" align="alignnone" width="630"] Luc Diabira connaît autant la scène nationale qu’internationale.[/caption]Tout vient du cœur
Originaire du Mali, Luc Diabira n’a pas choisi de jouer de la batterie par hasard. Non seulement, il est tombé sous le charme de cet instrument lors d’un concert du groupe Yes dans son adolescence, mais cet attachement remonte plus loin. Le musicien ne peut dissocier les percussions du premier son perçu par tout être humain in utero : les battements du cœur de sa mère : « C’est la découverte du son, c’est la pulsation avant la musique ».
Il prend ses premiers cours de batterie à l’âge de 15 ans, puis se consacre à des études de percussions classiques au conservatoire de Puteaux (92) avec Alain Zing, tout en prenant en parallèle des cours de piano. Puis en 1982, à 22 ans, Luc Diabira entre à l’école supérieure de batterie Emmanuel Boursault.
En 1984 démarre l’expérience Azikmen qui durera 10 ans : Azikmen c’est un groupe de reggae avec lequel Luc Diabira et ses comparses ont enchaîné concerts, festivals et premières parties : « C’est à ce moment que j’ai commencé à gagner ma vie avec la musique. » Puis c’est la rencontre du groupe avec Sapho. Luc Diabira deviendra le batteur de la chanteuse durant une dizaine d’années : « Avec Azikmen, on répétait à Rueil Malmaison et Sapho aussi. Elle s’était séparée de ses musiciens et voulait recréer un nouveau groupe. Et comme Sapho est métissée du Maroc elle est très attachée au rythme. C’est elle qui nous a choisis. » Et c’est le début de tournées à travers la France et le monde entier comme en Scandinavie, au Japon, au Moyen Orient… « C’était une expérience énorme. Et on était dans les pleines années culturelles avec Jack Lang qui a créé la fête de la musique ».
Une époque qui représente le début de grandes rencontres qui ont marqué la carrière de Luc Diabira. Parmi celles-ci Graeme Allwright, Ronnie Caryl avec qui il joue encore ; mais aussi David Soul avec qui il a enregistré un disque en 1996 “Leave a light on“. Et d’autres aventures musicales se sont construites notamment avec Jean-Marc Desbois : « Je me suis installé en Charente-Maritime en 1995. Je faisais toujours des concerts dans des clubs de jazz à Paris et j’ai connu des musiciens d’ici, comme Jean-Marc. Il y a Paris mais on a nos artistes locaux. C’est important ». De cette rencontre naîtront plusieurs collaborations dont un spectacle sur Aragon. Et par le biais de Michel Delage les deux musiciens ont créé un big band jazz et ont tourné notamment avec des standards français revisités comme des chansons de Charles Aznavour, Henri Salvador, Nougaro… Puis Luc Diabira développe une formule Master-Class / Concert au Jam Pub de La Rochelle avec des musiciens invités. Le collectif “Groove on the Top” naîtra de ce projet…
Une carrière faite de rencontres et de partage, les fondements de la musique et de la batterie, « un instrument universel », selon Luc Diabira, qui se poursuivent aujourd’hui encore notamment avec le Gombo Collectif qui joue le premier mardi tous les 2 mois (à partir de février) au bar culturel et solidaire Aiôn à La Rochelle.
[caption id="attachment_2478" align="alignnone" width="630"] Jean-Christophe Grangé. photo DR.[/caption]Jean-Christophe Grangé et Sapho
Ami d’enfance avec l’écrivain Jean-Christophe Grangé, « nous étions en classe ensemble dans notre adolescence à Nanterre » précise Luc Diabira, c’est avec une préface de son ami que “A chacun son rythme, la batterie en toute liberté“ débute.
La chanteuse Sapho, dont Luc Diabira a été le batteur durant une dizaine d’années, glisse également un petit mot au fil des pages. Une bio de Luc Diabira et des photos jalonnent l’ouvrage.
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