Nous sommes en 2023 après Jésus Christ. Toute la France n'est plus occupée par les Romains. Toute ? Non ! Une garnison peuplée d'irréductibles légionnaires veut encore et toujours jouer les envahisseurs. Que les Angériens se rassurent, il n'y aura pas besoin de potion magique pour les repousser. En cours de création, la Legio VI Aquitaniae se compose de véritables passionnés d'histoire romaine de la région souhaitant mettre en place des projets de reconstitution grandeur nature.
La douzaine de personnes qui en fait partie pour le moment était déjà impliquée dans la Legio VI Ferrata, lancée à Arles il y a une vingtaine d'années. "Cette dernière a effectué un certain nombre d'interventions en Charente-Maritime, à Saintes et sur le site gallo-romain du Fâ, à Barzan. Comme on aimerait s'investir sur d'autres projets dans des départements alentour, on s'est dit que ça serait plus simple de créer notre propre structure ici", explique Jérôme Carbonnel, le trésorier de l'association.
Un emplacement stratégique
Même s'il ne s'agit pas de vrais soldats, la garnison compte bien imposer respect et robustesse. "Lorsque la reconstitution commence, on se glisse dans la peau d'un militaire", assure-t-il. Ainsi, lors de chaque événement, un camp est constitué sur place. Les légionnaires se lancent alors dans une série de manœuvres et démonstrations dignes des garnisons de l'empire. "Notre groupe se compose de spécialistes (professeurs, archéologues, universitaires) désireux de correspondre au plus près de la réalité de l'époque", détaille Jérôme Carbonnel.
Lors des événements auxquels ils sont associés, le groupe propose aussi des ateliers pour les enfants, des présentations d'armes et des déplacements d'équipements militaires (à l'image d'une marche entre Barzan et Saintes avec des ânes de bât), ainsi que des espaces thématiques sur le quotidien des civils romains (confection de poterie, de lampes à huile ou de cottes de mailles). "Cela nous permet de démontrer que dans notre culture, il y a vraiment un héritage de cette époque", estime le trésorier.
Le choix de s'implanter dans la cité angérienne (Angeriacum à l'époque romaine) n'a d'ailleurs rien d'un hasard, les traces et l'héritage laissés de la période antique y étant nombreuses. "La voie romaine ne passait pas très loin. Il y a trois ans, une grande villa de l'époque, équipée de thermes, y a été découverte, preuve que les garnisons passaient par ici. Clin d'œil de l'histoire, la ville est également engagée sur un projet thermal dans une ancienne caserne militaire", s'amuse Jérôme Carbonnel, lui-même originaire de Saint-Jean-d'Angély.
Pour rappeler que nul ne peut bafouer l'empire romain, la Legio VI Aquitaniae voit les choses en grand avec la construction d'un "castrum", un véritable fort militaire de 30 mètres sur 30 (avec possibilité d'une extension à 50 mètres) dans le parc de Beaufief. "L'idée, c'est de créer un lieu fixe, avec une dimension divertissante et pédagogique, que l'on pourra rendre attractif", détaille le trésorier. Compte tenu de l'ampleur du projet, l'association constitue actuellement un dossier de mécénat pour assurer le financement.
Des volontaires recherchés
Mais cette réalisation ne sera pas qu'une question de moyens. Ainsi, des volontaires, Angériens ou du reste du département sont activement recherchés. "Nous voulons que ce chantier, qui sera encadré par des archéologues et des spécialistes, soit participatif. Les recrues pourront également s'investir à nos côtés sur les autres événements auxquels nous prendrons part dans la région", précise Jérôme Carbonnel. Dans un souci de réalisme, seuls des hommes (à partir de 16-17 ans) pourront se glisser dans la peau d'un légionnaire. L'association demeure ouverte aux femmes pour la partie "civile" des reproductions.
Les membres de la Legio VI Aquitaniae espèrent pouvoir lancer définitivement leur projet de construction à la rentrée prochaine. En attendant, le groupe sera présent les 8-9 août à Barzan, les 11-12 août à Saintes, et sera présent lors du forum des associations de Saint-Jean-d'Angély début septembre. Un "événement d'ouverture" est également envisagé à la fin du même mois.
Pour devenir volontaire de la Legio VI Aquitaniae, contacter Jérôme Carbonnel au 07 66 10 85 18
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