"Charles III, c'est bien III non ? Très sympa, très convivial..." Alain Rousset joue le détachement lorsqu'il évoque à la fin de sa conférence de presse de rentrée, le 29 septembre à l'Hôtel de Région, son échange de quelques secondes avec le roi d'Angleterre Charles III à bord de la frégate Iron Duke, une semaine plus tôt. Pourtant, celui que l'on appelle parfois le "duc d'Aquitaine" n'a pas manqué de lui rappeler que le blason de la région qu'il dirige renvoie directement au XIIe siècle, une période sous domination d'Aliénor, épouse d'Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre.
Se voit-il en successeur d'Aliénor ? En tout cas, il souhaite toujours que les Régions obtiennent plus d'autonomie et ne cesse de vanter le modèle des Länder allemands. Alors, lorsqu'il avoue que "nous n'avons jamais eu autant de difficultés" pour préparer un budget que celui de l'année 2024, c'est sur le président de la République qu'il renvoie la faute, s'estimant le plus lésé : "Nous subissons une baisse des dotations de plus de 6 %, dit-il, alors qu'au niveau des communes et des départements, c'est étale."
Flexibilité de l'échelle régionale
Il plaide pour son royaume, assène que les chiffres néoaquitains sont meilleurs "que la moyenne nationale sur le chômage, sur les offres d'emploi et sur l'industrialisation". Il rappelle également que la planification environnementale voulue par le chef de l'État est une méthode déjà en cours dans la Région depuis 12 ans. La feuille de route Néo Terra 2 prévoit d'ailleurs de passer le taux d'énergies renouvelables du territoire régional à 50 % à l'horizon 2030, puis 100 % à l'horizon 2050. Un objectif rendu possible par la flexibilité de l'échelle régionale : "Je n'arrive pas à comprendre comment nous devenons le seul pays encore démocratique à être centralisé."
Sur le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest en revanche, il marche main dans la main avec l'État, balaie l'avis indépendant de l'Autorité environnementale, tout comme les arguments des opposants à la LGV qu'il juge "du même acabit que ceux qui ont mis en cause le vaccin contre le Covid". "Nos ancêtres ont bâti des cathédrales, ouverts des canaux et nous, nous ne serions pas capables de faire une deuxième voie ferrée ?"
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