L'information est tombée vendredi 27 octobre par la voie d'un communiqué de presse : "Dans le cadre de l'adaptation de son parc industriel aux évolutions du marché français, notamment la baisse de consommation des fertilisants minéraux, Timac Agro engage un plan de transformation de son site de Tonnay-Charente."
En conséquence, la production d'engrais sur le site tonnacquois ne reprendra pas. Une situation qui ne surprend pas tellement au niveau local puisque l'usine est à l'arrêt depuis le mois de mars dernier.
Nouvel atelier et plateforme logistique
La filiale du groupe Roullier a ainsi annoncé "l'évolution de l'outil industriel". D'un site de production, l'usine de Tonnay-Charente, "en lieu et place des activités actuelles", accueillera "un nouvel atelier permettant d'intégrer des innovations conçues par le centre mondial de l'innovation du groupe aux matières premières fertilisantes afin de maximiser l'efficacité de ces dernières", mais aussi une plateforme logistique.
Une situation que Timac Agro France justifie notamment par la "diversification importante des modes de fertilisation des plantes et de nutrition des sols" sur le marché français, et la "baisse structurelle de la consommation des produits d'origine minérale qui s'accélère en 2023". Et d'ajouter : "Cette baisse de consommation entraîne une surcapacité du parc industriel français dit "de granulation" de Timac Agro, qui a déjà engendré des arrêts de la production du site de Tonnay-Charente."
L'usine Timac Agro de Tonnay-Charente est à l'arrêt depuis le mois de mars dernier - © Archives L'Hebdo 17
Enfin, dernier point de l'argumentaire développé par la direction : "La stratégie de l'entreprise qui vise à proposer localement des fertilisants technologiques à haute valeur ajoutée permettant aux agriculteurs de disposer de solutions de nutrition des sols et plantes plus efficaces agronomiquement, environnementalement et économiquement, amène aujourd'hui à penser un nouveau projet pour le site industriel de Tonnay-Charente afin de mieux répondre aux besoins du marché."
Concertation avec les partenaires sociaux
Une restructuration de l'usine qui ne sera pas neutre pour l'emploi. Ainsi, une discussion a été engagée avec les partenaires sociaux afin de "définir les meilleures options pour accompagner le plus efficacement possible ses collaborateurs, lors de cette évolution qui impactera les effectifs".
En effet, une quarantaine d'emplois seraient directement menacés. Seuls 10 à 15 personnes seraient ainsi amenées à rester sur le site. Une information que la direction ne souhaite pas confirmer : "Pour le moment, parce que la procédure d'information-consultation vient tout juste de débuter, nous ne partagerons pas plus d'information sur le projet en discussion avec les représentants des salariés. Une communication ultérieure aura lieu lorsque nous le pourrons."
"C'est la fin d'une histoire"
"C'est la fin d'une histoire pour Tonnay-Charente. C'est un moment fort pour la commune, commente Rémi Justinien, adjoint au maire. Je pense aussi aux personnes qui vont perdre leur emploi et qu'il faudra accompagner assez rapidement." L'élu évoque aussi la question environnementale : "C'est une entreprise qui rejetait des choses dans l'air et sur un site hyper pollué du fait d'un passé industriel historique. Il va falloir prendre le sujet environnemental à bras-le-corps et le plus sérieusement du monde."
Un sujet que n'élude pas la direction de Timac Agro France : "La transformation fera l'objet de la plus grande attention quant à son empreinte environnementale et la réduction de la consommation énergétique." Il faut dire que l'usine de Tonnay-Charente fait l'objet d'une attention toute particulière de la part des défenseurs de l'environnement.
Dernier exemple en date cet été avec l'enquête du média en ligne Vakita, fondé par le journaliste Hugo Clément, qui a mis à jour des rejets d'arsenic dans la Charente avec des taux quatre fois supérieurs au seuil de la réglementation.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.