Sylvie Marcilly a fait du contournement de Marans une priorité de son mandat. La raison ? "On voit bien que la rue d'Aligre est sinistrée par le passage des camions et des véhicules (plus de 10 000 chaque jour, dont 9 % de poids lourds, N.D.L.R.), constate la présidente du Conseil départemental de la Charente-Maritime. Elle est quasi désertée de ses habitants alors que Marans est une ville remarquable." Objectif de ce contournement : améliorer la qualité de vie et la sécurité des Marandais.
"Nous avons eu 232 avis déposés"
Aussi, le Département avait-il lancé, du 18 septembre au 24 octobre 2023, une concertation préalable à ce projet. Les Marandais, et plus largement les habitants de la Charente-Maritime, des Deux-Sèvres et de la Vendée ont pu exprimer leurs avis lors de réunions publiques, de rencontres en mairie, au marché ou sur internet.
Un bilan de ces consultations a été dressé lundi 19 février à la Maison de la Charente-Maritime : "Nous avons eu 232 avis déposés, détaille Nicolas Trottier, chef de projets infrastructures au Département. Pour un mois de concertation, c'est bien. Cela montre que le sujet intéresse les gens." Et le technicien d'ajouter : "Plus de 80 % des participants sont favorables au contournement de Marans. D'ordinaire, ce sont plutôt les gens contre le projet qui s'expriment."
"C'est quasi 50 ans d'histoire"
Ce chiffre prouve en tout cas l'engouement de la population pour le projet, selon Nicolas Trottier. Et pour cause : "Le contournement de Marans, c'est quasi 50 ans d'histoire, rappelle Sylvie Marcilly. On avait mis beaucoup d'espoir sur feu le projet d'A 831 entre Rochefort et Fontenay-le-Comte. Cette autoroute a été enterrée du temps du règne de Madame Royal. Aujourd'hui, il a bien fallu prendre nos responsabilités."
Sylvie Marcilly a promis que les travaux débuteraient avant la fin de son mandat en 2028 - - © Clément Vidal
Le nouveau projet, tel qu'il est présenté, prendra la forme d'une route à double sens qui, depuis la RD 137 au sud, rejoindra la RD 938 ter à l'est. La RD 938 ter sera quant à elle entièrement requalifiée. Trois tracés étaient envisagés mais celui privilégié par le Département a été "plébiscité".
"Je vais aller taper à la porte du ministre"
Les personnes qui se sont exprimées ont toutefois fait valoir l'importance de "prendre en compte l'impact sur l'environnement et pour le monde agricole". Un autre "point de vigilance", et non des moindres, a également été relevé dans plusieurs contributions : "Le projet est discuté depuis plusieurs décennies et il y a toujours cette crainte qu'il n'arrive pas à son terme", indique le chef de projets du Département.
Un point sur lequel Sylvie Marcilly tient à rassurer les Marandais : les travaux démarreront avant la fin de son mandat en 2028. "La promesse de la présidente me rassure énormément", fait savoir Jean-Marie Bodin, maire de Marans.
Début des travaux en 2026 ?
Ce contournement sera mené en partenariat avec la Ville de Marans, la Communauté de communes Aunis Atlantique. "Sans oublier l'État, insiste la présidente du Conseil départemental. J'y tiens absolument. Il participera financièrement aux études. Maintenant, je vais aller taper à la porte du ministre Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, N.D.L.R.) pour que l'on puisse obtenir une participation aux travaux." Car l'enveloppe estimée pour ce projet - études préliminaires et travaux compris - a été évaluée à quelque 60 millions d'euros par la collectivité de Charente-Maritime. Une aide de l'État serait donc la bienvenue pour elle.
À noter que les années 2024 et 2025 seront consacrées aux études techniques, à l'obtention des autorisations réglementaires et à l'instruction des dossiers. Puis viendront l'enquête publique et le début des travaux en 2026. D'ici là, les élus et les services du Département promettent "un effort de communication" pour montrer que le projet avance.
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