C'est au printemps 2023 qu'Albarquel s'est amarré dans le port de plaisance de Rochefort. Ce ketch construit au Portugal en 1957 a tapé dans l'œil d'Arthur Monié et Brice Lepingard (alias Rizo), les deux capitaines. "On avait un projet de transport de marchandises à la voile avec des ambitions environnementales et l'idée de naviguer utile", confie Arthur. Les deux marins se sont associés à Patrice Galéa et Laurent Gelgon - gérants de la société Aventure Weekn'Go, bien connue à Rochefort -, pour racheter ce vieux gréement de 25 mètres labellisé « bateau d'intérêt patrimonial ».
"Les retours sont élogieux, sinon dithyrambiques"
Faute de pouvoir naviguer à la voile jusqu'au littoral charentais-maritime, c'est par cargo que le bateau a été rapatrié en France. Ce qui n'a pas été chose aisée, la guerre en Ukraine rendant difficile le fait de trouver un affréteur. Autant dire que la première année d'exploitation du ketch a été un peu mouvementée. Avec plusieurs mois de retard sur le calendrier initial, c'est en juillet dernier que le bateau a proposé des balades touristiques sur la Charente et dans le pertuis d'Antioche.
Deux sessions de formation ont été dispensées sur le bateau en lien avec le lycée maritime de La Rochelle - Albarquel
"Financièrement, ça a été un peu compliqué. Les coûts ont explosé et ça nous a fait des trous dans le budget. Il y a eu pas mal d'investissements pour remettre le bateau en règle et en état pour l'exploiter", assure Arthur, qui est aussi formateur au lycée maritime de La Rochelle. Mais ce dernier fait preuve d'optimisme : "Ce qui nous fait tenir, c'est que les retours sont élogieux, sinon dithyrambiques. Les gens participent aux différentes manœuvres et arrivent réellement à se projeter sur ce qu'est la navigation sur un voilier traditionnel."
Campagne de financement participatif
Mais voilà, comme le rappelle le capitaine, "les balades sont censées financer tous les projets sociaux et environnementaux, mais aussi l'entretien du navire qui représente un coût assez important". L'année 2023 en demi-teinte a poussé les gérants d'Albarquel à lancer une campagne de financement participatif au début du mois de mars.
Entre mai et septembre, des sorties sur la Charente et dans le pertuis d'Antioche sont proposées - © Albarquel
"Avec cette première année compliquée, on est obligé d'en passer par là", indique Arthur. Alors qu'il reste encore deux semaines pour participer, la cagnotte atteint déjà plus de 8 000 € sur un objectif de 10 000 €, avec plus d'une centaine de contributeurs. L'objectif est d'offrir de nouvelles voiles au bateau, et en priorité la grand-voile et la trinquette.
Un support pédagogique unique en son genre
En aidant l'équipage d'Albarquel, vous participez aussi au développement de ses nombreux projets. Notamment celui axé sur la formation. "J'ai proposé cet outil-là au lycée maritime. Il loue le bateau comme support pédagogique pour les formations embarquées, détaille le formateur de marins professionnels. Les stagiaires viennent à bord pour participer aux manœuvres et gérer l'équipage. C'est un volet très professionnalisant parce que c'est rare d'avoir accès à des gros bateaux comme celui-ci. Ça donne toute la dimension du métier pour les jeunes skippers." Fin 2023 et fin février 2024, deux sessions de formation ont ainsi été organisées.
Volet insertion
Sans oublier le volet insertion, encore "à l'étude" selon le capitaine. L'équipe souhaite ainsi proposer des séjours à des jeunes en rupture en lien avec les associations TerreMer et Ocean Peak Project. "Le bateau, c'est idéal car les jeunes changent complètement d'univers. Ça permet de réellement couper et de sortir du quotidien", estime le capitaine qui entend également développer la partie pédagogique en accueillant des groupes scolaires.
Pour soutenir le projet, rendez-vous sur ulule.com : « Albarquel - Cap sur 2024 ! »
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