La Rochelle, Bordeaux, Nantes. Trois ports qui, entre le XVIe et le XIXe siècle, ont activement participé à la traite négrière. Trois ports qui, durant plus de trois siècles, se sont enrichies grâce à ce commerce triangulaire. Un commerce dont Haïti, anciennement Saint-Domingue, a longtemps été victime au cours de sa douloureuse histoire.
Une redevance envers Haïti
La Rochelle, Bordeaux et Nantes se sentent aujourd'hui redevables de cette île des Caraïbes. Alors, vendredi 10 mai, à l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, les maires de ces trois villes se sont associés à la Fondation pour la mémoire de l'esclavage (FME) et ont adressé un appel solennel au gouvernement français. "Il est temps aujourd'hui d'ouvrir cette question comme nous y invite un mouvement mondial dans lequel d'autres démocraties européennes se sont engagées, comme l'Allemagne et les Pays-Bas", écrivent Jean-François Fountaine (La Rochelle), Pierre Hurmic (Bordeaux) et Johanna Rolland (Nantes).
"La réparation est une démarche qui permet d'ouvrir un dialogue nouveau"
Et les trois maires d'ajouter : "Avant d'être une finalité, la réparation est une démarche qui permet d'ouvrir un dialogue nouveau avec les sociétés issues de l'esclavage, de s'interroger sur l'empreinte que ce passé a laissée sur notre monde - en particulier le racisme et les discriminations que subissent encore aujourd'hui les personnes d'ascendance africaine, principales victimes de la traite et de l'esclavage colonial - et de travailler, ensemble, à des gestes de reconnaissance, ainsi qu'aux actions qui permettront de combattre les héritages négatifs de cette histoire."
Jean-François Fountaine, Pierre Hurmic et Johanna Rolland ne précisent toutefois pas comment ces "gestes de reconnaissance" et ces "actions" pourraient se traduire concrètement. Ils invitent néanmoins l'État français "à contribuer au redressement d'Haïti par la réparation morale et financière".
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