Voilà plusieurs années qu'Olivier Falorni milite pour l'aide à mourir. À l'Assemblée nationale, le député de la première circonscription de la Charente-Maritime est même devenu incontournable sur cette question. Au point qu'il a été désigné, en avril dernier, rapporteur général du projet de loi du gouvernement.
À ce titre, il a présenté, lundi 27 mai à ses collègues du Palais Bourbon, le texte qui doit être examiné jusqu'au 7 juin. Un temps nécessaire pour débattre des quelque 3 300 amendements déposés.
"Humilité"
"Qu'est-ce que vivre veut dire, quand vivre n'est plus que souffrir sans espoir de guérir ?", a d'abord interrogé Olivier Falorni. Et le député MoDem de La Rochelle d'inviter ses collègues à débattre puis à légiférer avec "humilité" : "L'humilité d'écouter avant de décider, l'humilité de ne pas prétendre avoir la vérité, l'humilité d'avoir des convictions sans avoir de certitudes."
Il les a également incités au "respect" : "Le respect dû à toutes les convictions, le respect de la liberté de conscience de chacune et de chacun." Des rappels bienvenus tant les débats peuvent parfois se révéler outranciers entre parlementaires.
"Les soins palliatifs sont dans certains cas impuissants"
Olivier Falorni s'est ensuite livré à un plaidoyer pour les soins palliatifs, reconnus en France depuis une loi de 1999, qu'il veut "renforcer" et "développer" partout et pour tous. "Les soins palliatifs sont la réponse primordiale pour une très grande majorité de malades, a admis l'élu. Mais comme toute médecine humaine, et malgré le professionnalisme et le dévouement des soignants, ils sont dans certains cas impuissants face à certaines souffrances réfractaires ou insupportables."
Pour Olivier Falorni, l'aide à mourir apparaît donc comme "un ultime recours" face à ces douleurs indicibles. Une loi qui poursuit, selon lui, un noble objectif : "Que des êtres humains condamnés par la maladie ne soient pas aussi condamnés à l'agonie". Et de déclarer, le visage empli d'émotion : "Je pense plus que jamais à tous ces malades et à tous leurs proches que j'ai rencontrés depuis tant d'années : leurs témoignages, leurs attentes, leurs espoirs, leurs colères, leurs cris parfois, sont inscrits en moi"
Disposer de sa mort
"À nous, mes chers collègues, de contribuer à écrire une belle et grande page de notre loi républicaine pour que demain, dans ce pays, on puisse partir comme on a vécu, librement et sereinement", a conclu Olivier Falorni à la tribune de l'Assemblée nationale, avant d'être abondamment applaudi. Le projet de loi sur l'aide à mourir devrait être soumis au vote solennel des députés le 11 juin prochain.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.