À la surprise générale, le président de la République Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale dimanche 9 juin. Cette décision fait suite aux résultats des élections européennes qui ont vu triompher la liste menée par le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella. Elle met ainsi un terme aux mandats des 577 députés. En Charente-Maritime, les cinq parlementaires issus de la majorité présidentielle ont fait le choix de se représenter pour ces législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
Les députés sortants repartent
Premier à s'être déclaré peu de temps après l'allocution présidentielle, Olivier Falorni, député Démocrate (MoDem et Indépendants) de la 1re circonscription. "Je viens d'apprendre la dissolution. Je suis triste de voir le RN si haut. Je suis triste de voir la loi Fin de vie brutalement stoppée. Mais je suis déterminé à porter une voix forte à l'Assemblée. Je serai donc candidat pour défendre plus que jamais nos valeurs républicaines", a-t-il écrit sur son compte X le dimanche 9 juin au soir.
Je viens d’apprendre la dissolution. Je suis triste de voir le RN si haut. Je suis triste de voir la loi Fin de vie brutalement stoppée. Mais je suis déterminé à porter une voix forte à l’Assemblée. Je serai donc candidat pour défendre plus que jamais nos valeurs républicaines
— Olivier Falorni (@OlivierFalorni) June 9, 2024
Reste maintenant à savoir à qui il sera opposé. Seule certitude à ce jour, il y aura un candidat du RN comme l'a assuré Sévérine Werbrouck, déléguée départementale du parti à la flamme. Emma Chauveau, candidate de 2022 sera-t-elle de nouveau partante ? La question reste posée. Concernant les autres candidats, c'est l'inconnue. À gauche, un Nouveau Front populaire se dessine et les tractations entre ses différentes composantes vont bon train.
À droite, le flou règne également. Mardi 11 juin, l'annonce d'une alliance entre Les Républicains (LR) et le RN par Éric Ciotti a semé le trouble. "C'est un séisme", confirme David Labiche, président départemental LR et membre du bureau politique à l'échelle nationale. "Je ne soutiens aucunement la décision d'Éric Ciotti qu'il a prise seul. Nous n'avons été consultés ni de près ni de loin."
"J'appelle les Français à se ressaisir"
Candidat défait dès le 1er tour sur la 2e circonscription en 2022, il a fait le choix de ne pas repartir : "Il y a des femmes et des hommes de valeurs qui sont prêts à y aller." À l'heure de boucler cette présente édition, Les Républicains de Charente-Maritime n'avaient toujours pas officialisé leurs candidats sur les différentes circonscriptions. Et David Labiche de conclure : "J'appelle les Français à se ressaisir [...] Il ne faut pas oublier ce qu'est l'extrême droite."
Sur la 2e circonscription, Anne-Laure Babault, députée sortante Démocrate (MoDem et Indépendants) postule à un nouveau mandat. L'élue de Salles-Sur-Mer est prête à défendre son bilan : "Depuis deux ans, j'ai eu à cœur de parcourir les communes de l'Aunis et de Rochefort [...] Je me suis particulièrement investie auprès de nos agriculteurs pour une juste rémunération et pour vous consommateurs, pour un juste prix, une alimentation saine et durable. J'ai également souhaité défendre les entreprises des territoires, cœur battant de notre économie et de notre culture française." Elle trouvera sur sa route un candidat RN (Richard Guérit était le candidat en 2022), et très probablement un candidat de la gauche : Nordine Raymond (LFI), Rémi Letrou (PS), Benoît Biteau (EELV) ? Plusieurs noms circulent.
Sur la 3e circonscription, de nombreuses incertitudes demeurent. Jean-Philippe Ardouin a décidé de repartir en campagne. Le député Renaissance reste fidèle à la ligne qui est la sienne depuis deux ans maintenant : "Je fais partie de cette majorité et je l'assume ! Nous avons essayé de régler beaucoup de choses mais il en reste beaucoup d'autres." Face à lui, le doute plane encore sur le candidat qui défendra les couleurs du RN. Mais il ne devrait pas s'agir de l'ex-candidate Nathalie Collard qui était arrivée en deuxième position en 2022.
"Ma volonté, c'est d'y aller"
À gauche, Fabrice Barusseau s'est positionné. Le maire de Villars-les-Bois et conseiller départemental l'assure : "Ma volonté, c'est d'y aller car si l'on regarde les résultats des européennes, la ligne modérée qu'incarne Raphaël Glucksmann, qui est également la mienne, est celle qui a rassemblé le plus." Reste à savoir ce que donneront les pourparlers du nouveau Front populaire en local. Et enfin, qui des Républicains et de Reconquête ?
"Les résultats des élections européennes appellent un sursaut démocratique, estime de son côté Raphaël Gérard, député sortant Renaissance de la 4e circonscription. Lundi 10 juin, il écrivait sur compte X : "Je ne peux me résoudre à voir le RN prendre le pouvoir et prétendre porter la voix de nos territoires ruraux. Je serai candidat à ma réélection dans la 4e circonscription de Charente-Maritime."
Les résultats des élections européennes appellent un sursaut démocratique.
— Raphaël Gérard (@RaphaelGerard17) June 10, 2024
Je ne peux me résoudre à voir le #RN prendre le pouvoir et prétendre porter la voix de nos territoires ruraux.
Je serai candidat à ma réélection dans la 4e circonscription de Charente-Maritime. pic.twitter.com/ojsCKztAlr
Candidate en 2022 pour la première fois, la vice-présidente du Département de la Charente-Maritime Françoise de Roffignac ne se lancera pas dans la bataille.
Christophe Plassard, député royannais de la 5e circonscription, sera candidat à sa propre succession. Il devrait être opposé à la patronne locale du RN, Séverine Werbrouck qui, en 2022, avait manqué de peu de décrocher son siège au Palais Bourbon. Qui pour défendre les couleurs de la droite républicaine ? La gauche, qui avait présenté cinq listes en 2022, arrivera-t-elle à se fédérer ? Réponses dimanche 16 juin après le dépôt officiel des listes en préfecture.
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