2015 avait rapidement fait oublier la catastrophe qu’avait connue le milieu mytilicole l’année précédente. Un répit de courte durée, 2016 s’annonce d’ores et déjà comme catastrophique.
« Mais qu’est ce qu’il y a donc dans cette flotte ? », c’est la question que ne cessent de se poser depuis quelques semaines les mytiliculteurs qui appareillent tous les jours du Pavé (Charron). Cette même question, ils se l’étaient déjà posée en 2014. À l’époque, la quasi-totalité de la production mytilicole de la Baie de l’Aiguillon, qu’elle soit sur bouchots ou de filière avait été décimée par un mal étrange. Alors mandaté par les services de l’Etat, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), avait conclu à une conjonction de phénomènes. Boum planctonique, nombre important de tempêtes, afflux d’eau douce et hiver pas assez rigoureux auraient été la cause de la mortalité du bivalve. Des conclusions auxquelles une partie de la profession avait eu du mal à croire. À l’époque, et récemment encore, Serge Dallet, retiré des affaires, mais figure bien connue du milieu mytilicole s’était exprimé dans nos colonnes. « Les mytiliculteurs auraient dû porter plainte contre X. Un autre laboratoire aurait alors été désigné. De toute façon il y a quelque chose dans l’eau, et certains savent… », avait-il alors déclaré.
Vers un nouveau statut ? À quelques semaines, de ce qui aurait dû être le lancement de la campagne de commercialisation des moules, le mal est de nouveau présent dans les eaux de la Baie. La mortalité est aujourd’hui estimée par les services de l’Etat à 60 % dans le pertuis breton sur les filières et entre 30 et 50 % sur les bouchots. Un phénomène qui s’installe progressivement également dans le sud du département. La mise en place d’un plan d’aide pluriannuel vient d’être demandée par la profession. De son côté le député Olivier Falorni a relayé des pistes de réflexion au secrétaire d’État chargé des Transports et de la mer, Alain Vidalies. Parmi celles-ci la reconnaissance du statut de « jardinier de la mer », pour les mytiliculteurs. Ce statut leur permettrait alors de participer à l’entretien des pertuis sans produire de moules.
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