XV de France. Accusé d'agression sexuelle, le Rochelais Oscar Jégou arrêté par la police argentine

La tournée d'été du XV de France en Amérique du Sud vire au cauchemar. Après la vidéo polémique dans laquelle l'arrière toulonnais Melvyn Jaminet a tenu des propos racistes, deux jeunes joueurs de l'équipe de France ont été arrêtés par la police argentine, lundi 8 juillet en fin de journée. 

Il s'agit du 3e ligne du Stade Rochelais Oscar Jégou (21 ans), et du 2e ligne de la Section Paloise Hugo Auradou (20 ans). Les deux jeunes hommes sont suspectés d'agression sexuelle après le dépôt de plainte d'une femme. Les faits se seraient déroulés à Mendoza, au sein de l'hôtel des Bleus, dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet après la victoire de l'équipe de France face aux Pumas (13-28).

Une "situation sauvage" d'après un média argentin

Le média en ligne argentin MDZ donne quelques précisions en citant des sources proches de l'enquête. Celles-ci évoquent une "situation sauvage" : la victime aurait été violentée. Le média argentin évoque aussi "de nombreuses preuves génétiques" après les examens physiques effectués par le corps médico-légal sur la victime.

D'après nos confrères de RMC, Daniela Chaler, procureure en chef des délits contre l'intégrité physique à Buenos Aires, a confirmé que les joueurs étaient actuellement en détention afin qu'ils ne quittent pas le pays. 

"Si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves"

L'information a été confirmée par le président de la Fédération française de rugby lui-même. Florian Grill est arrivé ce mardi 9 juillet à Buenos Aires, en Argentine, et a tenu une conférence de presse. "Si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves. Il faut déjà avoir une pensée pour la jeune femme", a-t-il déclaré selon les journalistes de L'Équipe, présents sur place.

"La première des choses, c'est d'avoir une pensée pour la jeune femme"

La réaction du président de la FFR Florian Grill après l'arrestation de deux joueurs du XV de France en Argentine. Oscar Jegou et Hugo Auradou sont accusés d'abus sexuels aggravés. Une enquête a été ouverte. pic.twitter.com/v9LITpF2pX

— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) July 9, 2024

Et d'ajouter, avec gravité et émotion : "Si, une fois encore, c'est avéré, c'est à l'inverse de tout ce que le rugby fait, construit et est, de ce que font les 2000 clubs amateurs qui font vivre le rugby amateur au quotidien. Je n'ai aucun détail. Je ne peux pas dire ce qui s'est passé. Une enquête est en cours. Il est important de la laisser de se dérouler."

Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, n'a pas manqué de réagir en début de matinée sur le réseau social X : "Si l'enquête établit les faits reprochés, ils constituent une atrocité sans nom."

Si l'enquête établit les faits reprochés, ils constituent une atrocité sans nom.

Pensée pour la victime. Merci à Florian Grill pour ses mots justes et son émotion que chacun partage ce matin.

Je reste en lien avec la fédération et notre ambassade sur place. https://t.co/3cni1Gr2h3

— Amélie Oudéa-Castéra (@AOC1978) July 9, 2024

De son côté, le Stade Rochelais indique avoir pris connaissance de l'information "par voie de presse". Et le club d'ajouter : "En l’absence totale d’information directe sur la procédure en cours, le Club s’abstiendra pour le moment de tout commentaire."

À ce stade, les deux joueurs restent bien évidemment présumés innocents. 

"Je suis innocent, je n’ai rien fait"

En milieu de journée, selon Rugbyrama et RMC, Oscar Jégou aurait nié toute agression sexuelle. Selon la radio sportive, le jeune rugbyman et sobn coéquipier Hugo Auradou évoquent une relation conssentie. RMC écrit : "Après avoir rencontré la plaignante dans la soirée qui a suivi la victoire des Bleus à Mendoza, Jégou et Auradou assurent que celle-ci les a accompagnés de son plein gré à leur hôtel. Le joueur de Pau aurait d’abord eu une relation sexuelle consentie avec celle-ci. Ensuite, Oscar Jégou aurait eu à son tour une relation sexuelle avec la plaignante, qu’il assure aussi consentie."

Oscar Jégou aurait pu échanger avec sa famille via SMS. "Je suis innocent, je n’ai rien fait", aurait-il écrit "en substance" à son frère d'après les informations de RMC. Les proches du Rochelais regrettent par ailleurs un "lynchage médiatique".

Toujours selon RMC, les deux jeunes internationaux accusés d'agression sexuelle sont assistés d'un cabinet d’avocats trouvé par la FFR "avec l’assistance en Argentine d’Agustin Pichot, ancien coéquipier de David Auradou (père d'Hugo Auradou, N.D.L.R.) au Stade Français".