Saint-Vivien. "J'ai pris une mauvaise décision et ça a coûté la vie d'un homme"

C'est un procès lourd en émotions qui s'est tenu le 20 juin à la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle. À plusieurs reprises, Hermeson s'est effondré en larmes : "J'ai pris une mauvaise décision et ça a coûté la vie d'un homme." Sur le banc des parties civiles, la fille de Jean-Michel, décédé sur le coup dans une terrible collision frontale à Saint-Vivien au petit matin du 19 décembre 2020, se lève et s'adresse au prévenu : "Je vous pardonne. Je ne peux pas vivre toute ma vie dans la colère."

La nuit précédant l'accident, Hermeson la passe avec des collègues de travail à boire : "Je ne suis pas un alcoolique. C'était ma première sortie après le déconfinement. Je n'avais pas l'habitude de boire." Vers 5 heures du matin, il tente de rentrer chez-lui. Mais ses collègues lui rappellent qu'il était convenu de dormir sur place pour plus de sécurité.

"Je voulais rentrer dormir chez moi"

Mais vers 7 heures du matin, le trentenaire prend le volant de sa BMW avec 1,5 gramme d'alcool par litre de sang : "Je voulais rentrer dormir chez moi." Sur le trajet, il se sent fatigué : "J'avais envie de m'arrêter, mais je n'ai pas trouvé d'endroit pour me reposer." Des témoins qui suivaient le véhicule du prévenu ont témoigné des zigzags qu'il faisait sur la route. Puis Hermeson s'est endormi : "Je n'ai pas de souvenir de l'accident."

Les deux véhicules se sont télescopés à une vitesse de 50 km/h. Les airbags de celui du trentenaire se sont déclenchés. Ce dernier n'a pas été blessé dans la collision. Jean-Michel, qui partait à la chasse ce matin-là, conduisait un utilitaire ancien, dépourvu de dispositif de sécurité. Malgré les soins immédiatement prodigués par un sapeur-pompier qui allait prendre son service, la victime est décédée sur le coup.

Jusqu'ici, Hermeson était inconnu de la justice. Son permis de conduire comportait 11 points sur 12 au moment de l'accident. "Il n'aurait pas dû trouver la mort ce jour-là. Le prévenu a fait le mauvais choix de prendre son véhicule. Il est arrivé ce qu'il devait arriver", estime le ministère public. Une peine de sept années de prison est encourue. Trente mois de prison dont 20 sous sursis probatoire sont requis. Hermeson présente une dernière fois ses regrets à la famille. Le tribunal l'a condamné à trois ans de prison avec sursis et constaté l'annulation de son permis de conduire.