C'est un étudiant de 19 ans, inséré socialement et jusqu'alors inconnu de la justice qui s'est présenté à la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle jeudi 11 juillet. Ce dernier n'a pas de conduite addictive.
Il est 8h30 ce 19 avril et il conduit sur la RD 202 entre la Jarne et Angoulins-sur-Mer. L'étude de téléphonie mobile réalisée par les enquêteurs démontrera que l'étudiant n'avait pas utilisé son smartphone depuis 40 minutes. Posé sur l'accoudoir central de son Opel Mokka, l'appareil glisse soudainement et tombe aux pieds du jeune conducteur : "Par réflexe, j'ai regardé où il était."
Une seule petite seconde d'inattention qui a suffi pour que la voiture du prévenu quitte sa trajectoire et vienne percuter la Renault Clio de Claude. Après plusieurs tonneaux, le septuagénaire est décédé sur le coup. Arrivés sur place, les secours ne pourront rien pour lui.
"J'aurais dû être à sa place"
Le jeune conducteur est quant à lui indemne mais sous le choc : "J'aurais dû être à sa place. J'aurais dû mourir. Tout est allé très vite." Un témoin de l'accident expliquera avoir vu le véhicule du prévenu se déporter dangereusement pour venir percuter dans un choc non-frontal celui de la victime.
L'émotion gagne la salle d'audience du tribunal. Le prévenu se met à lire une lettre qu'il a écrite à Claude et ses trois fils : "Je suis responsable. J'aimerais tout changer et trouver des mots pour demander pardon. Je ne parle pas de cet accident à mes proches. Je suis seul à Marseille. Je suis pourtant quelqu'un de vigilant. Le temps d'un instant, par une faute d'inattention, j'ai enlevé la vie à une personne." Concours de circonstances, la victime n'empruntait jamais cette route. Ce matin-là, Claude avait dû modifier son trajet à cause de travaux et de routes fermées à la circulation.
Le ministère public constate "la douleur du côté du prévenu. Ce n'est pas indécent, mais la faute est évidente." Une peine de deux ans de prison totalement assortie du sursis simple est requise à l'encontre de l'étudiant en podologie. La défense plaide sur la personnalité de son client : "Cet accident est arrivé par hasard. Ça foudroie." Le tribunal a condamné le jeune conducteur à une peine d'une année de prison totalement assortie du sursis simple et constaté l'annulation de son permis de conduire.
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