Il s'agit de l'une des courses de voile les plus populaires en France, "la mère des courses au large". La Solitaire du Figaro prendra son départ à Rouen, en Seine-Maritime, le 25 août prochain. Cette édition 2024 propose "un très joli parcours, fidèle à son ADN, composé de trois grosses étapes de 600 miles chacune environ, qui alterneront le côtier et le hauturier. Il proposera des conditions variées aux concurrents et leur permettra d'explorer des terrains de jeux différents", a détaillé Yann Château, directeur de course.
De Rouen, les skippers rejoindront Gijón, en Espagne, après être allés chercher le phare de Wolf Rock, au large des côtes de Cornouailles. Les Figaristes reprendront la mer et quitteront la côte hispanique pour mettre le cap sur Royan, en traversant une seconde fois le golfe de Gascogne, d'ouest en est, avec une marque spéciale à aller chercher après le cap Finisterre. Enfin, la troisième et dernière étape, qui sera le dénouement de cette 55e édition de La Solitaire du Figaro Paprec, se jouera une nouvelle fois en Loire-Atlantique, avec un finish à La Turballe. "Les concurrents mettront le cap sur l'Angleterre en passant au large de Sein. Ils devront ensuite faire un choix stratégique en fonction du courant et de la météo pour contourner Ouessant, soit par le passage de Fromveur, soit par le Four au ras de la pointe bretonne, un endroit toujours un peu piégeur", fait savoir Yann Château. En tout, ce ne sont pas moins de 1.840 miles nautiques entre Rouen et La Turballe que devront parcourir les 36 solitaires au départ dont 16 bizuths. Pour Romain Le Gall, du Centre Excellence Voile de La Rochelle, il s'agit de sa deuxième participation à La Solitaire du Figaro. "C'est une course que j'aime vraiment beaucoup, un format qui me plaît, avec des étapes assez longues et j'ai hâte d'y retourner", confie le skipper.
Une course qui permet de se perfectionner
À vingt jours de la course, le Figariste se consacre aux derniers préparatifs, "amener le bateau au Havre" notamment, "et s'assurer des ajustements ultimes, afin d'être prêt pour le départ".
La Solitaire du Figaro a ce quelque chose "de formateur, c'est une école qui permet de progresser, de se perfectionner" poursuit le passionné de course au large. Et son but après cette ultime course, "c'est d'essayer autres choses, comme la Transat Jacques Vabre - en double, sans escale et sans assistance, sur laquelle j'espère être en novembre 2025 avec Léo Bothorel. Et peut-être pourquoi pas un jour, La Route du Rhum". Pour autant, Romain Le Gall reste concentré sur son objectif immédiat : "J'aimerais bien gagner une étape sur cette édition et faire mieux qu'en 2023 (10e)", se projette le trentenaire, tout en restant lucide. "La Solitaire du Figaro c'est toujours très compliqué. C'est très serré, ça se joue à un rien, une marée ou un phénomène météo. C'est difficile de se projeter, il peut se passer plein de choses." Pour rappel, sur cette course, tous les concurrents naviguent sur le même bateau : le Figaro Beneteau 3, monocoque monotype à foils de série, long de 9,75 mètres.
Comment dès lors tirer son épingle du jeu ? À l'instar des sportifs de haut niveau, le navigateur est suivi par un préparateur mental. "L'un des points les plus importants, c'est de ne pas oublier que ce n'est pas un sprint. Quatre jours ça reste long et il faut être vigilant sur le sommeil, la nutrition et l'hydratation, afin de rester lucide jusqu'au bout." Romain le Gall prépare donc sa stratégie de repos et de ravitaillement, comme il travaille sa stratégie de trajectoire, en fonction de la météo. " Il y a des moments plus propices que d'autres pour dormir", explique-t-il. Des siestes de 10/15 minutes, jour et nuit, dès que possible. "Le plus dur sur la Figaro, ce n'est pas la solitude, mais l'aspect de l'abandon, ne rien lâcher, quoiqu'il se passe, malgré les mauvaises décisions ou le classement."
En 2024, comme en 2023, Romain Le Gall concourt sous la bannière du Secours Populaire 17, pour qui il est bénévole. "Le but c'est de profiter de l'occasion pour mettre en lumière l'association et donner du sens à ce qu'on fait." À chaque étape, les familles accueillies par le Secours Populaire pourront visiter le bateau et "partager mon aventure, et peut-être inspirer les plus jeunes et leur donner envie de se mettre à la voile".
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