Le long bâtiment blanc est éventré. Sa peinture craquelée. Ses vitres explosées. À l'intérieur, ce n'est plus qu'un amas de ferrailles calcinées. Résultat de l'incendie qui a ravagé le vaste bâtiment de l'entreprise mathalienne Binaud Thermique Électrique, spécialisée dans la chauffagerie, la plomberie et l'électricité, dans la nuit du 15 au 16 août.
Non loin de là, pourtant, dans des cabines de chantiers modulaires, des salariés répondent à des clients au téléphone. Signe que l'activité se poursuit. "Malgré l'incendie, nous sommes à cent pour cent opérationnels", confirme son PDG, Thierry Burin des Roziers.
"Le feu a pris dans la partie atelier"
C'est à 22 h 30, jeudi 15 août, que le local de 370 m2, comprenant l'atelier et des bureaux, s'est embrasé. "Le feu a pris dans la partie atelier. Il était bien implanté quand nous sommes arrivés", raconte le capitaine des sapeurs-pompiers saintais Milan. Très vite, les soldats du feu ont déployé les gros moyens dont deux engins spécifiques, deux fourgons incendie et une grande échelle. Une quarantaine de sapeurs-pompiers des Vals de Saintonge et des alentours ont été mobilisés.
"La température a dû dépasser les mille degrés"
Nous avons procédé à une extinction par l'extérieur. Nous n'avons pas pu entrer car la structure métallique se mettait à ployer", poursuit-il. À tel point qu'elle s'est effondrée. "La température a dû dépasser les mille degrés", commente Thierry Burin des Roziers.
Aux alentours de 5 h 30 du matin, vendredi 16 août, les pompiers sont parvenus à circonscrire l'incendie. Le bâtiment calciné est resté sous leur surveillance durant la matinée. "Il y a eu de petites reprises. Alors, nous avons poursuivi l'extinction le lendemain", précise le capitaine des pompiers Milan. Aucun blessé n'a été à déplorer.
"En 24 heures, nous avons récupéré la totalité de nos données"
Rentré précipitamment de vacances, Thierry Burin des Roziers n'a pu que constater l'ampleur des dégâts. "Sur le moment, j'ai été abattu. Mais, tout de suite, j'ai eu envie de repartir", réagit-il. En clair, que le travail de la vingtaine de salariés se poursuive coûte que coûte.
L'incendie a ravagé l'atelier dans la nuit du 15 au 16 août - © SDIS 17
Tout n'a pas été consumé durant cet incendie nocturne. "Dès le début de l'incendie, nous avons sauvé les ordinateurs et le serveur", témoigne le capitaine Milan. Un élément fondamental pour la société. "En 24 heures, nous avons récupéré la totalité de nos données pour établir nos devis, nos factures… Nous pouvons travailler", raconte Thierry Burin des Roziers. L'entreprise reste joignable au même numéro de téléphone. "Lundi, un client nous a appelés pour une panne. Nous avons pu prévoir l'opération dès le lendemain", illustre-t-il.
Solidarité des clients et de professionnels
Si cela est rendu possible, c'est aussi parce que l'incendie a épargné une partie du matériel de la société. "Par précaution, nous avions éloigné notre parc de véhicules du bâtiment et nous avons ainsi évité un suraccident. Aussi, nos bouteilles de gaz sont stockées à l'extérieur, en sécurité, éloignées du bâtiment", explique le PDG de Binaud Thermique Électricité.
Dans cette épreuve, la société spécialisée dans les services de chauffage, de climatisation, de plomberie et d'électricité peut compter sur la solidarité de ses clients et de professionnels. "Comme nous avons perdu de l'outillage, un professionnel nous a dit de ne pas hésiter si nous avions besoin. C'est touchant cette solidarité", explique-t-il.
Un atelier plus moderne
Pour remplacer les locaux brûlés et détruits, l'entreprise prendra ses quartiers dans la Ferme des Godinières, à Matha, après en avoir discuté avec la mairie. Elle comprend une zone de stockage pour son matériel, des bureaux et des bungalows modulaires pourront y être installés. "D'ici quelques jours, ce sera notre nouveau lieu de travail pendant 12 à 18 mois", confirme-t-il.
Le temps de reconstruire un atelier plus moderne, rue de Chante-Alouette, à la place de l'ancien. "C'est un long marathon qui débute. Il n'est pas question de quelques semaines mais de quelques années. C'est un challenge", conclut un Thierry Burin des Roziers plus que jamais déterminé.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.