Fait divers. "En pause", il se masturbait sur un banc dans un parc de La Rochelle

Dimanche 11 août peu avant midi, Yoann, un SDF vivant sous une tente et travaillant dans le quartier rochelais du Gabut, était, selon lui, "en pause". Voyant le quadragénaire se masturber dans un bosquet, un habitant d'une résidence d'un parc de la ville prévient les policiers. Ce que ne conteste d'ailleurs pas Yoann, présenté sous escorte dans le box des prévenus.

Mais il dément fermement les faits d'exhibition pour lesquels il est poursuivi ce mardi 13 août devant le tribunal judiciaire de La Rochelle : "Dans la position dans laquelle j'étais, personne n'a pu me voir. D'ailleurs, si on m'avait vu, j'aurais arrêté de suite." Lors de leur arrivée sur les lieux, les policiers confirment bien avoir vu Yoann en train "de ranger son sexe dans son short".

"L'exhibition sexuelle est caractérisée"

La notion d'exhibition sexuelle diverge entre le parquet et le prévenu. "Dans la jurisprudence, l'exhibition sexuelle est caractérisée même si elle n'est pas intentionnelle", soutient le procureur de la République de La Rochelle, Arnaud Laraize. Yoann insiste : "J'ai eu une pulsion." Au moment des faits, le quadragénaire était en visio par le biais de son téléphone portable avec des escorts sur un site pornographique payant. "S'il s'agissait bien d'une pulsion, alors pourquoi avoir lancé une vidéo pornographique sur votre téléphone ?", cherche à savoir une des magistrates du tribunal. Le SDF s'agace : "Cela faisait trois jours que je n'avais pas pris mon traitement pour refréner ma libido. Il était resté sous ma tente."

Dans le passé, le quadragénaire a déjà été condamné pour des faits de pédocriminalité. Et c'est bien ce parcours judiciaire qui inquiète le tribunal. La défense cherche à tout prix à éviter l'incarcération de son client : "Cela conduirait à une rupture thérapeutique, alors qu'il est tout à fait conscient de ses difficultés sexuelles et avec les mineurs." Le quadragénaire a écopé d'une peine de trois mois de prison avec mandat de dépôt à l'audience. Une condamnation assortie d'un suivi sociojudiciaire d'une durée de dix ans.