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La Rochelle. Accident mortel à La Pallice : "Je ne l'ai pas vu, je ne pouvais pas le voir"

Actualités​. Le chauffeur routier à l'origine de l'accident mortel du 20 mars dernier dans le quartier de La Pallice, à La Rochelle (Charente-Maritime), était poursuivi le jeudi 12 septembre devant le tribunal judiciaire pour homicide involontaire.

La Rochelle. Accident mortel à La Pallice : "Je ne l'ai pas vu, je ne pouvais pas le voir"
Depuis l'accident, la Ville de La Rochelle a remplacé le cédez-le-passage par un stop au niveau du carrefour où le drame s'est noué - © Yannick Picard (CLP)

Il est 17h10 ce 20 mars 2024 lorsque Jean-Christophe s'engage au cédez-le passage du carrefour de la rue Jacques Cartier et de l'avenue Jean Guiton, dans le quartier rochelais de La Pallice. Sa vitesse est de 14 km/h. Raul, un jeune adolescent de 12 ans licencié au Stade Rochelais, revient à vélo de son entraînement de rugby. Il est heurté par l'avant gauche du camion et décède sur le coup.

"Je ne l'ai pas vu et je ne pouvais pas le voir. Il est rentré dans mon angle mort", soutient le prévenu tout au long de l'audience du jeudi 12 septembre où il comparait pour homicide involontaire.

"Vous vous mentez à vous-même"

L'avocate des parties civiles, Me Éva Lustaud, revient longuement sur l'équipement du camion : "Aucun dispositif n'était installé sur votre camion. Vous vous mentez à vous-même si vous pensez avoir fait preuve d'une grande prudence."

Du côté du ministère public, le procureur de la République Clément Incerti évoque ces homicides routiers sans circonstance aggravante : "La mort de cet enfant a trait à ce que l'on appelle des poussières de fautes aux conséquences tragiques. Mais les angles morts ne sont pas une fatalité. On sait qu'il faut prendre des mesures, pour ne pas pouvoir simplement dire : « Je ne l'ai pas vu. »"

Une peine de 18 mois de prison entièrement assortie du sursis simple et une annulation du permis de conduire, avec une interdiction de le repasser avant un an, sont requises. Du côté de la défense, Me Virginie Andurand regrette une instruction trop rapide et une "enquête bâclée" : "Il n'y a pas eu de reconstitution. Mon client a besoin de comprendre. Je n'ai pas trouvé de réponse." Une relaxe est plaidée. Le tribunal rendra sa décision le 21 novembre prochain. À noter que parallèlement à cette affaire, Me Éva Lustaud a attaqué la Ville de La Rochelle concernant l'aménagement du carrefour.

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