Le 7 mai dernier, le bâtonnier François Drageon avait poussé un coup de gueule en apprenant que l'agresseur supposé de son client n'avait pu être extrait de sa cellule de la maison d'arrêt de Tours. L'affaire est revenue à la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle avec, cette fois-ci, un détenu bien présent. Mais l'avocat a une nouvelle fois vu rouge lorsque le tribunal a refusé le huis clos que son client avait demandé : "Je suis consterné. Mon client n'a pas envie de parler de son cul devant 50 personnes !" Alex a préféré quitter la salle d'audience.
Dans la nuit du 2 au 3 juin 2020, celui-ci était retrouvé baignant dans son sang proche d'une voie ferrée à La Rochelle. Le jeune homme, qui ne cache pas son homosexualité, avait bu et consommé du cannabis. Il venait d'être victime d'une très violente agression qui, depuis, lui a fait perdre l'usage de son avant-bras et de sa main droite.
"Je n'ai pas eu de relation homo"
Zakaria, un Marocain très défavorablement connu de la justice, ne sera finalement placé en garde à vue que le 29 juin 2021, après que son ADN a été retrouvé sur des morceaux de verre proches de la scène de l'agression et sur le caleçon d'Alex. "Je ne me souviens pas", assure le prévenu. La victime avait déclaré avoir commencé par faire une fellation à son agresseur avant de sentir son bras droit devenir mou et pendant. "Je n'ai pas eu de relation homo", insiste Zakaria. L'objet avec lequel les blessures ont été provoquées n'a jamais été retrouvé et réellement identifié. Le ministère public parle de "feuille de boucher". Alors que Me François Drageon ne décolère toujours pas : "Quand on découpe un homosexuel avec un couteau, c'est un crime !" La victime a malgré tout accepté que l'affaire soit correctionnalisée et non pas jugée devant une cour criminelle.
Une peine de quatre ans de prison et une interdiction définitive de séjour sur le territoire français sont requises. Zakaria est seul pour assurer sa défense. Il maintient : "Je n'ai rien à voir dans cette histoire." Le tribunal l'a condamné à quatre années de prison ferme. À sa sortie de détention, il sera expulsé du territoire.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.