Pour un premier anniversaire, elle ne pouvait pas rêver d'un meilleur cadeau ! Jeudi 10 octobre, Sandrine Beauzée, tapissier et canneuse, a été distinguée lors du Trophée des femmes, organisée par la Chambre de métiers et de l'artisanat des Deux-Sèvres. Lauréate dans la catégorie "entrepreneur métier d'art", ce prix vient récompenser sa volonté de faire évoluer la pratique et l'image de ces professions. "Ce qui a fait la différence, c'est l'aspect innovation car je cherche à développer de nouvelles choses avec des méthodes anciennes", explique-t-elle.
Sandrine Beauzée, originaire du Nord de la France, a travaillé durant vingt ans dans le secteur de la communication. Il y a cinq ans, elle décide de tout quitter pour se reconvertir dans l'artisanat. "J'ai toujours travaillé avec mes mains quand j'étais enfant, et je crois que je n'avais pas choisi la bonne orientation", avoue-t-elle.
Deux récompenses en un an
Formée par des tapissiers dans la métropole lilloise, elle obtient son CAP en juillet 2022 et s'installe dans la foulée dans les Deux-Sèvres. Elle entame alors l'apprentissage d'une autre discipline, le cannage, une technique de tissage sur châssis à l'aide de cannes de rotin, aux côtés du renommé Denis Guerrin, à Aytré.
Après avoir suivi une formation consacrée à la création d'entreprise auprès de la Chambre des métiers et de l'artisanat, elle lance son Atelier Amano le 1er octobre 2023. Un mois et demi plus tard, elle obtient le titre d'artisan d'art en tapisserie d'ameublement, lui aussi décerné par la Chambre consulaire. Un début d'activité idéal avant une nouvelle belle surprise en mars dernier, où elle figurait parmi les lauréates du concours 101 femmes entrepreneures, organisé par le ministère de l'égalité hommes femmes. Une distinction qui lui a valu d'être reçue, avec les autres vainqueurs, à Matignon par le Premier ministre d'alors, Gabriel Attal.
"Avec la persévérance, on peut y arriver"
Un quasi sans faute pour Sandrine Beauzée, dont l'activité repose encore, pour l'heure, en grande partie sur la restauration mais qui continue d'élaborer de nouvelles créations. "J'utilise les mêmes techniques qu'il y a 200 ans, mais j'expérimente notamment avec le cannage, qui est essentiellement employé pour fabriquer des sièges, mais dont je me sers pour faire de la décoration d'intérieur ", explique l'artisane, qui travaille actuellement, entre autres, sur un prototype de tête de lit.
La tapissier et canneuse espère désormais élargir son cercle de clients, qui s'étend actuellement entre les Deux-Sèvres et la Charente-Maritime. "Quand on commence, il ne faut pas espérer en vivre tout de suite et prendre le temps de faire sa place. Mais je suis convaincue qu'avec de la persévérance, on peut y arriver !", conclut-elle.
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