C'est un personnage haut en couleur qu'a eu à juger le président du tribunal de police Gérald Faucou, mercredi 23 octobre. "De toute façon, vous êtes du côté de la Direction départementale de la protection des populations. Vous savez, ils m'ont attaqué costaud. La dame qui suivait mon dossier ne mérite pas qu'on l'appelle madame. D'ailleurs, je ne l'appelle pas madame", s'insurge le prévenu, un commerçant des Mathes, près de Royan.
Une fois le décor planté, le traiteur, qui a depuis vendu son affaire, n'a pas forcément contesté les faits qui lui étaient reprochés. Mais il les a recontextualisés. Les faits remontent à juin 2012 et au mois de juillet de l'année suivante. "La prévention de 2012 est prescrite. Vous ne serez donc pas jugé pour la première série de faits", précise le président du tribunal. Le sexagénaire s'est retrouvé à plusieurs reprises dans le collimateur de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) et a été contraint de fermer son établissement durant 10 jours.
"À croire qu'ils n'avaient pas attrapé Mesrine"
"Ils m'ont dit qu'il était sale. Mais lorsqu'ils sont venus, j'avais six salariés dont quatre étaient malades. Ils s'étaient engueulés et avaient décidé de se mettre en arrêt maladie. Là, les contrôleurs m'ont gonflé. En plus, ils viennent avec 10 gendarmes. À croire qu'ils n'avaient pas attrapé Mesrine."
Quant aux produits de la veille retrouvés dans les congélateurs non étiquetés : "J'avais la traçabilité, mais je n'avais pas eu le temps de noter. Vous savez, durant les deux mois d'été, je servais 7.000 parts de kebab et 120 pizzas par jour. Sans compter les poulets et les jambons."
Des volailles et de la charcuterie qui ont également été pointées du doigt par la Direction départementale de la protection des populations : "Ils m'ont dit que je ne pouvais les garder qu'un jour, alors que c'est deux et qu'il fallait que je les jette. J'ai dit non. Ils m'ont vraiment agacé avec leurs méthodes et se sont acharnés sur moi. Comment je fais avec un jambon de 8 kg que j'ouvre le matin s'il n'est pas fini le soir ? Durant ma période de fermeture administrative, j'avais 250 poulets et 100 jambons. Ma chambre froide était blindée. J'ai perdu pour 80.000 euros de camelote. Aujourd'hui, je suis fauché !"
Quatre amandes requises
L'ancien traiteur revient sur sa relation compliquée avec la DDPP : "La dame... Enfin non, celle que je n'appelle pas la dame de la DDPP, m'a dit de vendre mes voitures de sport. J'ai une 4L et une 404 coupée." Le ministère public estime que les faits sont reconnus. Quatre amendes d'un montant de 400 euros sont requises. Le montant a été ramené à 250 euros pour chacune d'entre elles. Ce qui n'est pas du goût du prévenu : "1.000 balles alors que je n'ai que 760 euros de retraite ? Je vais faire appel !"
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