"Il est immonde de s'en prendre aux pompiers qui viennent à votre secours." Ces propos, prononcés mercredi 13 novembre par le ministère public lors de ses réquisitions, montrent à quel point cette affaire a secoué le tribunal. Le jour des faits, samedi 2 novembre, Teddy passe sa journée à boire avec deux amis et son père au Thou.
"Vous l'avez encouragé à boire"
Vers 18h30, le père du trentenaire sombre dans un coma éthylique. "Vous n'allez pas me faire croire que vous n'aviez bu que quatre Ricard. Si votre père est tombé inconscient, c'est que vous l'avez encouragé à boire. Vos aveux sont flous vu votre degré d'alcoolisation", poursuit le ministère public. À leur arrivée sur place, les pompiers tentent de prendre en charge la victime. Teddy se met à les bousculer et les gène dans leur intervention.
Il devient très agressif, se met à outrager et à menacer les trois pompiers. Ceux-ci se réfugient dans leur véhicule d'intervention. Le trentenaire porte des coups de pied et de poing sur l'ambulance, qui ne sera pas dégradée. Les menaces continuent : "Je vais te tuer, te défoncer si tu touches à mon père !" Depuis, l'ancien agent communal a été placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention. À la barre, il n'est pas fier. Il regarde ses chaussures : "J'étais dans ma bulle. J'ai dit n'importe quoi. J'ai eu peur que mon père meure."
Les trois pompiers réclamaient 300 euros de dédommagement
Le père du prévenu est sorti le lendemain de l'hôpital. Les quatre mentions qui figurent au casier judiciaire de Teddy ne plaident pas en sa faveur. "Vous êtes en récidive. Vous encourez jusqu'à 14 ans de prison", rappelle le tribunal. Les trois pompiers se sont constitués partie civile. Chacun d'eux réclame la somme de 300 euros de dommages et intérêts.
Une peine de six mois de prison ferme, la révocation de deux mois de sursis et un mandat de dépôt à l'audience ou à délai différé sont requis. La défense plaide sur la personnalité de son client : "Il sait qu'il est allé trop loin. Le lendemain, il s'est excusé auprès du chef des pompiers. Il est incapable de gérer ses émotions lorsqu'il a bu. Ses ennemis sont l'alcool et la violence." Teddy a été condamné à effectuer 175 heures de travail d'intérêt général. "Pourquoi pas chez les pompiers ?", suggère le tribunal.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.