L'affaire de Charles n'était pas à proprement dit celle du siècle. Le trentenaire était poursuivi, jeudi 2 janvier devant le tribunal judiciaire de La Rochelle, pour avoir outragé des policiers rochelais venus au domicile de sa mère le 30 décembre, leur avoir porté des coups et s'être rebellé. Aucun des agents qui s'étaient constitués partie civile ne s'est vu prescrire une interruption temporaire de travail.
30 mentions sur son casier judiciaire
Toutes les parties s'accordent à dire que ce sont bien les 30 mentions qui figurent au casier judiciaire de Charles, âgé de seulement 33 ans, qui ont motivé le parquet à orienter cette affaire en comparution immédiate.
Me Victor Domingues est tout d'abord revenu sur les conditions d'interpellation de son client : "Il a été jeté dans la voiture des policiers pieds nus, en bermuda et avec un tee-shirt déchiré. Il a passé 24 heures de garde à vue dans cette même tenue, avant d'être présenté au procureur de la République et au juge des libertés et de la détention, toujours dans la même tenue. Je n'ai jamais vu ça. C'est indigne. La pire des atrocités."
Puis l'avocat s'est appliqué au droit des policiers à pénétrer ou pas dans un lieu privé. Ces derniers avaient été prévenus téléphoniquement par une voisine qui aurait entendu ce 30 décembre un homme crier : "Je vais te tuer." Celle-ci n'a pas été entendue par les enquêteurs.
"La police avait-elle le droit de rentrer ?"
Lorsqu'ils se sont présentés au domicile de la mère du prévenu, celui-ci n'a pas voulu les laisser rentrer. Charles les repousse. Mais les trois policiers finissent par pénétrer dans l'appartement. Là, ils découvrent la mère du trentenaire tout autant alcoolisée que lui. La quinquagénaire, qui fêtait ses 58 ans, est projetée au sol et menottée par les policiers, après avoir voulu protéger son fils.
Lui voit rouge : "Je ne voulais pas qu'ils me passent les pinces." Pour la défense, la situation se résume à une seule question : "La police avait-elle le droit de rentrer ? Il n'y avait aucune preuve d'un quelconque danger de mort." Le tribunal a fait droit à l'exception de nullité soulevée par Me Victor Domingues. Son client a été relaxé des fins de la poursuite. Le parquet avait requis neuf mois de prison et un mandat de dépôt.
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