Avant de comparaître devant le tribunal judiciaire de La Rochelle ce 7 janvier, Paul ambitionnait d'intégrer les rangs de la police nationale en tant que gardien de la paix. En attente des résultats des dernières épreuves qu'il a passées, son parcours semblait jusqu'alors prometteur, avec tous les feux au vert pour sa future carrière.
Cependant, en juin 2023, ses activités sur le dark web ont été signalées aux autorités françaises par une cellule de veille américaine. Une perquisition menée au domicile de sa mère par les gendarmes de Nieul-sur-Mer, où il résidait, a permis la saisie de dizaines de milliers de photos et vidéos à caractère pédopornographique. "C'était pour y retrouver des photos de moi et les supprimer", explique le prévenu qui n'a pas franchement de vie sociale et présente un haut potentiel intellectuel (HPI).
"Très vite, c'est passé au chantage"
Quelques années en arrière, alors qu'il n'était âgé que de 13 ans, il avait envoyé par internet des photos de lui dénudé à une certaine Clara : "Je passais deux à trois heures par jour devant mon écran. Elle me demandait de me masturber et de me pénétrer. Très vite, c'est passé au chantage." Dans les fichiers retrouvés et analysés par les enquêteurs, des scènes de viols pratiqués sur de très jeunes enfants dont une adolescente de 14 ans.
C'est à ce moment-là que Paul a pris conscience d'avoir enfreint l'interdit, bien qu'il n'ait pas repartagé les fichiers qu'il avait téléchargés. L'expertise psychiatrique a démontré que le prévenu vivait dans un espace relationnel et sexuel virtuel : "Je n'ai aucun désir vis-à-vis des enfants. Et j'ai beaucoup de mal avec les gens qui s'en prennent à eux", se justifie-t-il.
Le ministère public parle "d'images insoutenables. Si la pédopornographie existe, c'est qu'il y a une demande." Une peine de 15 mois de prison sous sursis probatoire, une interdiction de toutes activités auprès de mineurs et une inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS), sont requises. Le tribunal a condamné Paul à huit mois de prison sous sursis probatoire et constaté son inscription au FIJAIS. Le jeune homme ne pourra pas intégrer la police.
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