Samedi 18 juin, le petit Karl a fait partie des 50 enfants invités au Futuroscope par l’association France Adot. Transplanté du cœur, début 2015, le petit Rochefortais a aujourd’hui retrouvé une vie quasi normale.
Les hôpitaux, Karl les connaît bien. Après huit mois d’attente, le jeune Rochefortais alors âgé de neuf ans avait été greffé du cœur à Bordeaux en avril 2015. C’est dans ce même hôpital, que lundi dernier son papa, Frédéric, l’a accompagné une nouvelle fois pour une consultation de suivi. Il témoigne de la vie de son fils aujourd’hui et de l’engagement des bénévoles de France Adot.
Comment va Karl aujourd’hui ? Par rapport à ce qu’il a vécu, il va plutôt bien. Il a repris l’école à plein-temps en classe de CM1 à Rochefort. Certaines activités également, comme la batterie par exemple. Par contre l’équitation pas encore. Il craint le risque de poussière et les acariens qui vont avec. Je dirais qu’il est super-raisonnable. Il sait que la moindre infection pulmonaire c’est retour à l’hôpital. Et il dit en avoir marre des hôpitaux, mais malgré tout il doit profiter de la vie.
Quelles réflexions vous inspirent la situation que votre enfant, sa maman et vous avez vécue ? À l’époque c’était difficile et désespérant. Avec Lætitia, mon épouse, nous cherchions alors des exemples d’enfants qui s’en étaient sortis. Nous avons rencontré des gens grâce aux réseaux sociaux. Avant n’étant pas concernés par le problème nous ne nous rendions pas compte qu’il y avait si peu de donneurs chez les enfants. Lorsque vous êtes confronté à la réalité de l’attente d’un greffon pour votre propre enfant, et bien tout s’effondre autour de vous. Je n’aurai jamais pensé cela. Aujourd’hui aucun médecin ne vous posera la question d’un don d’organe pour vos enfants. On ne parle pas de débrancher. Il faut vraiment que les gens prennent sereinement le temps de la réflexion.
Et l’action de France Adot dans tout ça ? Je suis admiratif de l’engagement de ses bénévoles, comme ceux d’autres associations en rapport avec le don d’organes d’ailleurs. Lorsque des parents sont confrontés au genre de situation que Karl a vécu, ils n’ont forcément pas les réponses à toutes leurs questions. Se sentir épaulé et soutenu aide bien dans ces moments-là.
Lorsque Karl était en attente d’un greffon, l’antenne départementale de France Adot avait contribué à relayer sa situation et plus largement encore, la problématique du manque de donneurs d’organes chez les enfants. Associée à ses homologues de la Charente, des Deux-Sèvres et de la Vienne, France Adot 17, a proposé à 50 enfants greffés du grand ouest, de se retrouver samedi 18 juin à l’occasion d’une journée que les 4 antennes départementales leur ont offert au parc du Futuroscope. Karl était donc présent, accompagné ce jour-là de ses deux sœurs et de ses parents. « Depuis des années nous menons de petites actions afin d’informer sur la nécessité du don d’organes. C’est la première d’ampleur que nous menons. Elle était associée à la journée nationale du don d’organes qui, elle, a eu lieu le 21 juin », a expliqué Anna Gonzalez la Présidente de France Adot 17.
[caption id="attachment_3453" align="alignnone" width="630"] En avril 2015 à l’initiative de France Adot 17, les camarades de classe de Karl accompagnés de leurs parents avaient formé un cœur symbolique sur la place Colbert de Rochefort. (photo DR)[/caption]L’action de France Adot 17
France Adot 17 fêtera ses 30 ans en octobre prochain à Fouras. La présidente actuelle et depuis neuf ans de l’association, Anna Gonzalez, compte aujourd’hui 14 bénévoles à ses côtés. Tout au long de l’année tous se relaient dans les écoles, collèges, lycées, lieux de don du sang et hôpitaux pour informer sur la nécessité de s’inscrire en tant que donneurs d’organes. Une action qui était subventionnée par seulement 39 communes du département en 2015 et à la hauteur de dons allant chaque année de 20 à 500 euros selon la générosité de chacune d’entre elles. Autre partenaire par contre, depuis le début de l’aventure, la mutualité sociale agricole (MSA). Ce qui n’est plus le cas du Conseil départemental. À noter que pour la seconde année consécutive, Anna Gonzalez s’est rendue au Maroc durant deux mois au volant de son camping-car, afin d’informer notamment les élèves infirmières sur la nécessité du don d’organes.
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