Fait divers. Le serveur d'un bar de La Rochelle jugé pour avoir braqué le coffre-fort de ses patrons

Ce sont deux profils totalement différents qui ont répondu aux questions du président du tribunal, Pierre Mesnard, ce jeudi 23 janvier. Tout d'abord Enzo, âgé de 22 ans, dont le casier judiciaire comporte une seule mention pour une conduite sous l'emprise de l'alcool. Au moment des faits qui se sont déroulés entre le 8 au 12 août 2022, le jeune homme était serveur au zinc d'un bar installé sur le Vieux-Port de La Rochelle. À ses côtés, Rachid, âgé de 36 ans, a "plus de métier", comme en attestent son casier judiciaire et les dix mentions qu'il comporte : des vols avec violence et circonstances aggravées que le prévenu qualifie "d'erreurs de jeunesse".

Rachid, connu sous plusieurs pseudonymes, a déjà connu l'incarcération. Mais pour ces faits de vol commis en réunion d'un coffre-fort qui contenait des œuvres d'art et des espèces, le trentenaire l'assure : "Je n'ai rien à voir avec cette affaire. Je suis innocent."

"Ce bar était très mal fréquenté"

Le vol du coffre, qui était à l'étage dans l'appartement des patrons, s'est produit lorsque ceux-ci étaient en vacances. Quelques jours auparavant, Enzo avait repéré les lieux en montant à l'étage. Ce qui était pourtant interdit aux employés. Il a reconnu avoir grimpé à la gouttière du bar pour dérober le coffre qui, une fois vidé de son contenu, a été retrouvé dans une poubelle non loin de l'établissement.

Lors de sa garde à vue, le serveur a reconnu avoir commis les faits avec Rachid qui se faisait appeler Tiago, avant de revenir sur ses déclarations devant les policiers et le juge d'instruction. "J'ai quitté La Rochelle le 15 août. C'est normal que mon téléphone bornait. J'habitais à côté du bar. J'ai été interpellé un an après en région parisienne. Ce bar était très mal fréquenté et je n'y allais plus", se défend Rachid. Il assure également n'avoir aucune influence sur Enzo.

Les patrons du bar précisent que le coffre-fort contenait 30.000 euros en espèces, des tickets cadeaux d'une valeur de 2.000 euros de valeur et deux œuvres d'art d'Andy Warhol estimées chacune à 1.200 euros. Le ministère public estime que le revirement d'Enzo dans ses déclarations "n'est pas crédible. Le second prévenu a pris la fuite lorsqu'il a appris l'interpellation du premier."

Une peine de six mois de prison sous sursis probatoire est requise à l'encontre d'Enzo. Dix mois dont cinq sous sursis probatoire le sont à l'encontre de Rachid. La défense de ce dernier plaide la relaxe et s'interroge sur la neutralité du tribunal. "Je suis neutre", assure le président Pierre Mesnard. Ce dernier a mis sa décision en délibéré. Elle sera rendue le 4 février prochain. Une dernière fois Rachid a martelé : "Je suis innocent. Je n'ai rien à voir avec cette affaire."