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Justice. La Rochelle : le moniteur d'auto-école était-il trop entreprenant ?

Actualités​. Un moniteur d'auto-école a été jugé le 23 janvier par le tribunal judiciaire de La Rochelle (Charente-Maritime) pour des agressions sexuelles commises sur une de ses élèves entre janvier et mai 2023.

Justice. La Rochelle : le moniteur d'auto-école était-il trop entreprenant ?
Le parquet comme la défense ont demandé que le moniteur soit relaxé, estimant qu'un doute subsistait et qu'il devait profiter au prévenu - - © Yannick Picard (CLP) / Illustration

Fabien, moniteur d'auto-école, est âgé de 47 ans. Son casier judiciaire comporte une mention pour un outrage à un agent de stationnement. À la barre, le quadragénaire conteste fermement avoir tenté d'embrasser l'une de ses élèves, de lui avoir caressé la cuisse et les fesses lorsqu'elle prenait des leçons de conduite avec lui, à La Rochelle : "Je ne reconnais pas du tout. Les leçons se sont toujours très bien passées".

La victime, Laura, explique que le premier contact s'est très bien passé. Mais qu'au fil des leçons, les choses ont très rapidement dérapé. Tout d'abord celle-ci aurait été dénigrée par le moniteur : "Tu es nulle. Tu ne vas pas y arriver." Toujours selon Laura, Fabien lui aurait posé la main sur la cuisse droite, la tête sur l'épaule et tenter de l'embrasser sur un parking du quartier de Mireuil à La Rochelle, tout en lui caressant les fesses, alors qu'ils étaient descendus du véhicule.

"Je ne pensais pas me retrouver là"

Quelques années en arrière, Fabien avait déjà été inquiété pour de tels faits. Mais l'affaire avait été classée sans suite. Laura qui a eu un parcours de vie très difficile avait dénoncé les faits par crainte que d'autres élèves puissent, elles aussi, être abusées par le moniteur d'auto-école. "Les leçons se passaient très bien. Je ne pensais pas me retrouver là", assure le quadragénaire. Laura ne souhaite pas s'exprimer à l'audience. La jeune femme laisse son avocate porter sa parole : " Il est difficile pour ma cliente de se retrouver face à lui et à son positionnement. C'est un peu parole contre parole. Ma cliente avait la crainte de ne pas être crue. Elle a dénoncé les faits en pensant à d'autres jeunes femmes qui auraient pu être victimes ".

Laura demande à être indemnisée de son préjudice moral à hauteur de 2.500 euros. Le parquet regrette que les investigations n'aient pas été plus poussées par les enquêteurs : "Les autres moniteurs n'ont pas été entendus. C'est la parole de l'un contre la parole de l'autre. Le doute doit profiter au prévenu". La défense s'engouffre dans la porte ouverte par le procureur de la République : "Il y a un doute. Il doit bénéficier à mon client". Une relaxe est plaidée. Le tribunal a mis sa décision en délibéré.

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