L'enquête de police a démarré dès la fin de l'incendie du bâtiment Réunion afin de déterminer la cause du sinistre qui a ravagé, mercredi 26 février, 16 des 30 logements sociaux du bailleur Habitat 17. Cet important incendie s'est déclaré rue Pierre-Loti à Aytré en début d'après-midi. Le feu serait parti d'un jardin du rez-de-chaussée. L'immeuble avait été construit en 2018. Aucun blessé, ni victime n'a été déploré. Le logement du rez-de-chaussée est intact.
Le feu s'est propagé à la façade - le bardage en bois servant vraisemblablement de combustible - avant de s'étendre à l'autre côté, poussé par le vent. Deux grandes échelles ont été mobilisées, ainsi qu'une cinquantaine de pompiers qui sont restés sur les lieux jusqu'au lendemain.
Plus de 60 personnes sans logement
Malgré le spectacle de désolation et la dureté du moment, certains des sinistrés ont assisté au combat des pompiers contre les flammes qui, poussées par le vent, ont détruit la moitié des logements occupés par plus de 60 personnes, selon le bailleur. Des animaux domestiques présents dans les appartements ont pu être libérés.
Présent sur les lieux, le directeur général d'Habitat 17 Mikaël Jungers déplorait l'ampleur du sinistre. "C'est dramatique, car ce sont les effets personnels des locataires qui sont perdus, disait-il. C'est l'un des plus importants incendies que nous ayons connu. Nous essayons de trouver des solutions pour l'ensemble des locataires qui n'ont pas de solution d'hébergement. Nous appelons les campings afin de trouver des mobile homes mais ce n'est pas évident car tous ne sont pas ouverts et nous sommes en période de vacances."
Une ou plusieurs explosions ?
La Ville d'Aytré a déclenché son plan communal de sauvegarde (PCS) afin de venir en aide aux personnes sinistrées. Quelques personnes ont ainsi passé la nuit sur des lits à la salle Jean-Vilar. L'ouverture du tiers-lieu des Grands-Prés a permis d'accueillir les sinistrés dès l'évacuation par les pompiers. "J'ai entendu comme un boum, je croyais que c'était un avion, racontait une habitante de l'immeuble. Et quand je suis sorti de chez moi, j'ai vu les pompiers arriver."
Un autre avait les larmes aux yeux de voir son appartement partir en fumée. Il avait pu prendre ses papiers avant de quitter les lieux. Une autre habitante racontait que son père, qui jouait à la pétanque dans le parc des Cèdres, aurait entendu plusieurs explosions. Les élus aytrésiens, eux, ont accompagné des sinistrés dans les hôtels des environs. Les assureurs ont assuré pour quelques jours les frais de ces hébergements d'urgence.
Les Aytrésiens du quartier Pierre-Loti, interrogés devant le désolant spectacle de l'immeuble Réunion, n'avaient jamais vu ça. Les anciens ne se souviennent pas d'une telle catastrophe. Figure de Pierre-Loti en tant que présidente de l'association de quartier Grand Large depuis 1989, Françoise Lapouge se disait ainsi "abasourdie" par le sinistre. "C'est vraiment difficile dans un tel moment. Nous pouvons être un relais pour les sinistrés mais nous avons aussi nos limites", disait-elle.
Des cagnottes en ligne
L'épineuse question du relogement, elle, s'est invitée lors de la visite sur les lieux du préfet Brice Blondel, jeudi 27 février. "L'urgence, c'est le relogement", déclarait-il, avant d'évoquer la tenue d'une réunion en début d'après-midi avec la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS) pour mettre en place un réseau de bailleurs, une méthode qu'il avait déjà expérimentée lors de l'explosion de l'immeuble de Puilboreau en mai 2024.
Les habitants des logements détruits, eux, ont tout perdu. Le CCAS d'Aytré centralise les dons et les besoins depuis la catastrophe. Des cagnottes ont été lancées en ligne, dont une par un habitant, Jocelyn Récher. Celui-ci se veut le plus solidaire possible dans un tel moment : "Mon logement n'a pas été impacté par l'incendie, dit-il. Néanmoins, une dizaine de voisins ont tout perdu. J'invite donc chacun à faire preuve d'humanité et de solidarité et de faire un geste pour mes voisins dans le besoin. Je me dois d'essayer de leur venir en aide." Une éclaircie après les fumées du bâtiment Réunion.
Le Centre communal d'action sociale a rapidement ouvert un accueil à l'épicerie solidaire pour les familles touchées - © Arnaud Bébien (CLP)
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