Le drame s'est joué le 19 juillet 2024 sur la RD 115 à Saint-Sauveur-d'Aunis. Tatiana, 30 ans, a perdu la vie dans une collision frontale alors qu'elle circulait à moto. La prévenue, également trentenaire, se rendait chez la nounou de son fils de 16 mois lorsqu'elle a involontairement provoqué l'accident. Les deux femmes partageaient bien des points communs : nées la même année, mamans de jeunes enfants, et toutes deux investies dans le secteur social en Pays d'Aunis.
Ce matin-là, aux alentours de 8 heures, la conductrice suivait un poids lourd qu'elle tentait de dépasser à plusieurs reprises, agacée par la lenteur du véhicule. Lorsque son fils se met à rire, elle détourne un instant le regard vers son rétroviseur intérieur. Cette fraction de seconde d'inattention lui fait dévier sa trajectoire vers la gauche, percutant de plein fouet la moto arrivant en face. Tatiana décède sur le coup.
"Elle ne verra jamais les premiers pas de sa fille"
En l'absence de la famille de la victime, trop éprouvée pour prendre la parole, l'avocat de la partie civile exprime leur douleur : "Tatiana commençait juste sa vie de famille. Elle n'aura pas le bonheur de voir les premiers pas de sa fille, quelques jours après l'accident." La prévenue, décrite comme "une conductrice exemplaire" par son avocat Me Grégory Doranges, se défend : "Quand le choc a eu lieu, je n'avais pas l'intention de dépasser." En huit ans de conduite, elle n'avait jamais perdu un seul point sur son permis. Les analyses confirment qu'elle ne conduisait ni en excès de vitesse, ni sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants.
Le ministère public reconnaît la "faute de conduite", mais la qualifie de "minime" : "Tout le monde peut commettre cette erreur en regardant un peu trop longtemps dans le rétroviseur", admet-il. Il requiert un an de prison avec sursis simple et l'annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant six mois. Pour la défense, l'accident relève d'une mauvaise appréciation de la situation : "Comme pour le témoin de la collision, tout est une question de perception lorsqu'on est derrière un véhicule. Ma cliente est rongée par ce drame depuis ce jour." Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public et condamné la prévenue à un an de prison avec sursis simple. Son permis de conduire est annulé avec une interdiction de le repasser avant six mois.
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