À 74 ans, Jean-François en impose toujours par sa stature. Cet ancien cadre supérieur d'une grande banque parisienne s'est exhibé à neuf reprises, entre mai 2019 et août 2020, devant de très jeunes vendeuses en lingerie et prêt-à-porter à La Rochelle et dans des centres commerciaux alentour. La justice reproche également au septuagénaire, qui a dorénavant quitté la Charente-Maritime pour la région parisienne, une agression sexuelle commise sur une mineure de plus de 15 ans le 8 novembre 2023, apprentie dans un spa du quartier de la Pallice à La Rochelle. Le 15 mai 2017, l'ancien banquier avait déjà été condamné pour des faits d'exhibition sexuelle dans un train. Il avait alors écopé d'un mois de prison avec sursis et d'une dispense d'inscription de cette première condamnation au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire.
Jugé pour agression sexuelle...
Jeudi 10 avril, le tribunal judiciaire de La Rochelle a commencé par examiner les faits d'agression sexuelle. Jean-François était un habitué des lieux pour s'y être fait masser nu à plusieurs reprises. Ce jour-là, après une quarantaine de minutes de massage, il demande à la jeune apprentie de lui "lisser la verge et de lui masser les testicules", ce que la jeune femme refuse de faire.
Jean-François lui saisit alors la main qu'il pose sur son sexe. La victime est sidérée. "Je lui ai remis 20 euros. Je lui ai demandé si elle se déplaçait à domicile pour 150 euros. Ce que j'ai demandé n'était pas normal", concède le prévenu.
...et exhibitionnisme
Concernant les faits d'exhibition, le scénario était à chaque fois identique. Le prévenu rentrait à l'ouverture dans des boutiques de lingerie ou de prêt-à-porter. Il prétextait des soirées déguisées pour essayer des porte-jarretelles, des robes transparentes ou des maillots de bain pour femme très échancrés. À chaque fois, il laissait le rideau de la cabine d'essayage ouvert, avec pour la plupart du temps son sexe à l'air. "Il m'a demandé de toucher son sexe et de le replacer dans son caleçon", témoigne une jeune vendeuse. "Il était venu dans le magasin pour essayer une jupe transparente. Il m'avait expliqué que c'était pour aller à une soirée déguisée. Il m'a demandé de l'aider à enlever sa robe", poursuit une seconde.
"Je n'ai jamais compris pourquoi je faisais ça"
"Je n'ai jamais compris pourquoi je faisais ça, mais je ne suis pas un pervers", assure le septuagénaire. Le ministère public parle de "pulsions et d'émotions sexuelles". Une peine de neuf mois de prison sous bracelet électronique est requise ainsi qu'une interdiction de paraître dans tous les magasins de lingerie et instituts de soins. Jean-François a été condamné à un an de prison dont six mois sous sursis probatoire. La partie ferme a été aménagée sous la forme d'un bracelet électronique.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.