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Le choix de L'HEBDO : ces métiers rares qui pullulent

Actualités​. Dans leur spécialité, ils sont seuls ou très peu. Ils ont inventé leur métier, perpétuent un savoir-faire ancien ou se sont spécialisés dans une niche d’activité récente. Tour d’horizon non exhaustif.

Le choix de L'HEBDO : ces métiers rares qui pullulent
Lionel Quillet (à gauche) fondateur de l’Atelier Quillet
[caption id="attachment_4528" align="alignnone" width="630"]Travail studieux pour les brodeuses du Bégonia d’Or Travail studieux pour les brodeuses du Bégonia d’Or[/caption]

Dans leur spécialité, ils sont seuls ou très peu. Ils ont inventé leur métier, perpétuent un savoir-faire ancien ou se sont spécialisés dans une niche d’activité récente. Tour d’horizon non exhaustif.

Depuis le mois de septembre entre Saintes et Matha, Emilie Coudret est accompagnatrice… d’animaux de compagnie. En l’absence de leurs maîtres, Elle leur rend visite, les nourrit et les sort se dépenser. Elle est l’unique professionnelle du département dans ce secteur d’activité. Comme elle, ils sont nombreux en Charente-Maritime à s’activer dans des filières rares.

Les « inventeurs » À l’image d’Emilie, certains ont inventé leur profession. À Soubise, Eric Bruneteau fabrique du pâté de ragondin sous la marque Myocastor. À Périgny Jean-Luc Saunier (Ovive) récupère les coquilles d’huîtres chez les professionnels pour les besoins « en amendement calcaire des terres agricoles comme pour fabriquer du fil d’imprimante 3D » explique-t-il. À St-Genis-de-Saintonge se trouve l’unique producteur d’esturgeons du département et l’un des derniers en France, Sturgeon. Pourtant, malgré la rareté de leur activité, certains doivent affronter une « rude » concurrence.

Ainsi ils sont… deux éleveurs d’autruches, deux producteurs de spiruline (une algue excellente pour la santé), deux « saleurs » de charcuterie ou encore trois producteurs de safran, etc. Quant aux producteurs d’escargots petits gris, nos « lumas » chéris, ils sont une dizaine.

Des références nationales À l’inverse d’autres professionnels perpétuent un savoir-faire ancestral. Ils sont nombreux dans ce cas, comme le vinaigrier Laurent Agnès à Saint-Martin-de-Juillers, qui fournit « les plus grandes tables de Paris », le fabricant de jonchées Erick Jarnan à Saint-Nazaire-sur-Charente ou encore le Bégonia d’or à Rochefort, spécialisée dans la broderie d’or pour l’horlogerie, la haute couture ou encore la décoration intérieure.

La sellerie Antarès, à Saintes, fabrique de selles de cheval de très haute qualité et l’Atelier Quillet, à Loix-en-Ré, est devenu LA référence nationale en matière de reliure de livres anciens (Cf. ci-dessous). Et que dire D’escabelle, à Marsilly ? Si tout le monde a une cuisine chez soi, très peu peuvent s’offrir pareil équipement sur mesure et haut de gamme, dont le prix peut varier de 100 000 à un million d’euros.

Le gérant, Jean-Luc Régnier le reconnaît, « une partie de nos clients apparaît régulièrement dans le classement des plus grandes fortunes mondiales de Forbes ».

Ecloserie d’Alevins Idem pour les caravanes de forain de la famille Laurent à Chevanceaux, qualifiées de « Rolls » du marché. Dans sa partie, la Ferme marine du Douhet, la seule écloserie d’alevins du département, se pose également en référence nationale. Enfin la Charente-Maritime comptait aussi l’unique éleveur d’oursins de France. Mais celui-ci a malheureusement fermé ses portes récemment. La rareté n’est pas forcément un gage de pérennité.

[caption id="attachment_4529" align="alignnone" width="630"]Lionel Quillet (à gauche) fondateur de l’Atelier Quillet Lionel Quillet (à gauche) fondateur de l’Atelier Quillet[/caption]

Entreprise du patrimoine vivant

« Très jeune, j’ai attrapé le virus du livre ancien, se rappelle Lionel Quillet, fondateur de l’Atelier Quillet, maire de Loix-en-Ré et vice-président du Conseil départemental de Charente-Maritime en charge de la défense littorale. Les week-ends, pendant les vacances, je vendais des livres anciens sur les marchés. À 15 ans je travaillais partout en France. Je me faisais embaucher à la journée et j’étais payé en livres, j’organisais des expositions d’affiches. C’était l’époque des ateliers ouverts. L’apprentissage se faisait le week-end. »

C’était au début des années 1980. Alors en 1987 il a sauté le pas et ouvert l’atelier - boutique de restauration Quillet, à Saint-Martin-de-Ré avant de déménager à Loix-en-Ré. Au fil des ans, il étend son activité : vieux plans, feuillets, reliure, parchemin puis la dorure. En 2007 le ministère de l’économie lui décerne le label d’Entreprise du patrimoine vivant.

39 salariés Aujourd’hui l’atelier Quillet est le plus important de France. Il emploie 39 personnes et génère deux millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise compte environ 500 clients, publics et privés, même si les commandes publiques en constituent « l’écrasante majorité », reconnaît Lionel Quillet. Pour se diversifier et faire connaître son savoir-faire, l’atelier ouvre également ses portes à des visites guidées les mardis et jeudis. Et la librairie ancienne attenante est superbe.

Des stages au Bégonia d’or À Rochefort, le Bégonia d’or, spécialisée dans la broderie d’or, propose des stages. « Les formations proposées sont quasiment des cours particuliers, avec trois personnes maximum. Ils sont reconnus par les grandes maisons de luxe » explique Marlène Rouhaud, première d’atelier de l’entreprise. Plusieurs niveaux de stages existent. Il est également possible de réaliser cursus « sur mesure » selon un projet personnel. Pour se convaincre de franchir le pas, les candidats peuvent avant cela visiter l’économusée du Bégonia, c’est-à-dire un musée qui produit sur place, un musée vivant. Informations sur www.broderieor.com.

Des formations aux métiers rares Un amendement gouvernemental au projet de loi Sapin II « sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique », adopté par les députés le 9 juin autorise l’État à organiser et à réaliser des achats de formation sur les métiers rares et émergents. Cette modification législative permettra de lancer un marché national dans le cadre du plan 500 000 formations pour les chômeurs, annoncé en janvier 2016.

Le gouvernement a chargé le Comité interprofessionnel pour l’emploi et la formation (Copanef) de mener une expertise pour identifier, d’ici fin mars, les formations répondant à des métiers rares ou émergents répondant à des besoins non couverts au niveau territorial.

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