Moissons – Mauvais rendement et qualité hétérogène sont les enseignements d’une moisson 2022 précoce en Charente-Maritime. Bilan avec la coopérative agricole Terre Atlantique.
Voilà maintenant plusieurs semaines que les céréaliers charentais-maritimes ont terminé leurs moissons estivales. Des moissons qui cette année ont été particulièrement précoces : “On a eu une quinzaine de jours d’avance. Au 15 juin, on battait déjà les blés”, explique Jean-Yves Moizant, agriculteur à Saint-Jean-d’Angély et président de la coopérative Terre Atlantique.
En cause évidemment, une météo particulièrement chaude et sèche. “En orge, certains chantiers ont même débuté fin mai alors qu’en temps normal, on est davantage autour du 10 ou 15 juin”, rappelle-t-il.
“Les grains sont petits,
on a de réelles difficultés”
En termes de qualité, le bilan est assez mitigé. Si les blés durs et tendes étaient “assez corrects”, un court épisode de pluie a quelque peu impacté la qualité. Pour autant, rien de significatif selon Jean-Yves Moizant, “même si ça reste un problème de plus”.
Car “le premier souci”, ce sont les orges de brasserie. Et là, la situation est “beaucoup plus compliquée” selon le céréalier : “Les calibrages ne sont pas au rendez-vous. Il y a la nécessité d’avoir des grains assez gros pour avoir une bonne céréale qui convient aux brasseurs. Mais cette année, les grains sont petits, on a de réelles difficultés.”
À ce problème de calibrage s’ajoute un autre élément particulièrement dommageable : “Les rendements sont absolument catastrophiques.” Jusqu’à aujourd’hui, si 2011 était la référence en termes de mauvaise année, “maintenant, ce sera 2022”, déplore Jean-Yves Moizant. Et d’ajouter : “Chez nous, on est à 55 % d’une bonne année.”
“Qu’est-ce que vous voulez
semer ?”
Et les semaines qui arrivent n’augurent rien de bon avec une terre ultra-sèche : “On a l’obligation de faire des cultures intermédiaires mais aujourd’hui c’est compliqué : qu’est-ce que vous voulez semer ?”, s’agace le céréalier. Un coup dur également pour les semis de colza qui vont suivre : “C’est la désillusion.”
Quid du maïs, des tournesols et du sorgho ? “Je pense que là aussi, ça va être une année catastrophique”, estime Jean-Yves Moizant. Si en 2011 les agriculteurs avaient pu compter sur de la pluie pour obtenir une culture d’été “qui était correcte voire bonne”, cette année il ne faudra pas trop compter dessus. “Les tournesols vont être aussi mauvais que l’ont été les céréales”, prédit le président de la coopérative agricole qui estime cependant que cela va dépendre des territoires.
“Certaines zones, notamment dans le sud du département, sont un peu épargnées car il y a eu quelques orages et ça peut tout changer. Mais la partie nord/nord ouest, c’est là où c’est le pire.” Car la sécheresse que traverse le département s’accompagne de restrictions d’irrigation strictes qui ne devraient pas être levées de sitôt.
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