
Quelle est l’histoire de la pomme de terre si largement consommée aujourd’hui ?
On sait qu’elle pousse à l’état sauvage dans la cordillère des Andes depuis au moins 9 000 ans. Mais ce n’est qu’au XVIe siècle que des conquistadors espagnols l’introduisent en Europe. Sa culture se répand dans plusieurs pays, mais très peu en France où son goût encore âcre à l’époque ne séduit pas. L’agronome français Antoine Parmentier a toutefois l’occasion de la goûter alors qu’il se trouve prisonnier des Prussiens durant la guerre de Sept Ans (1756-1763).
En 1771, l’Académie de Besançon lance un concours pour « indiquer les végétaux qui pourraient suppléer en cas de disette à ceux que l’on emploie communément à la nourriture des hommes et quelle en devrait être la préparation « . Parmentier propose la pomme de terre et suggère de la transformer en farine pour confectionner du pain. Et il remporte le premier prix !
Mais les préjugés restent tenaces. En 1786, Parmentier décide d’attirer l’attention de Louis XVI sur le potentiel de la pomme de terre et sur le bien-fondé de ses expérimentations en lui offrant un bouquet de fleurs de ce végétal. Convaincu, le roi lui confie une parcelle de 7 000 hectares à Neuilly. Celle-ci est gardée par des militaires le jour, mais pas la nuit. Poussés par la curiosité, les riverains en profitent pour venir en voler quelques pieds. Mais la réelle diffusion de la pomme de terre ne se réalisera qu’à l’occasion des disettes de 1816-1817 et de la création de nouvelles variétés adaptées au climat français. Mort en 1813, Parmentier n’aura donc pas vu se réaliser la prophétie de Louis XVI : » La France vous remerciera un jour d’avoir inventé le pain des pauvres « .