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Rochefort : la fabuleuse histoire du Géricault

Rochefort et alentours. Un temps authentifié, puis désattribué, le tableau Tête d’homme de profil est finalement un véritable Géricault.

Rochefort : la fabuleuse histoire du Géricault
La Tête d’homme de profil de Théodore Géricault, est visible au musée Hèbre de Saint-Clément
[caption id="attachment_4478" align="alignnone" width="630"]La Tête d’homme de profil de Théodore Géricault, est visible  au musée Hèbre de Saint-Clément La Tête d’homme de profil de Théodore Géricault, est visible au musée Hèbre de Saint-Clément[/caption]

Un temps authentifié, puis désattribué, le tableau Tête d’homme de profil est finalement un véritable Géricault.

Après la reconstitution du radeau de la Méduse, Rochefort se découvre un nouveau trésor : un tableau de Théodore Géricault. Le peintre est surtout connu pour son célèbre tableau Radeau de la Méduse, remis en avant en 2014 grâce au documentaire d’Herlé Jouon sur Arte. Mais Bruno Chenique, spécialiste de l’artiste et caution scientifique pour le documentaire, a authentifié un nouveau tableau du peintre.

Tout commence en 1860. Alexandre Fiocchi lègue sa collection à la Ville en échange d’un poste de conservateur du musée d’Art et d’Histoire, qui venait tout juste de naître. Dans le lot, il identifie cette Tête d’homme de profil comme une académie de Géricault, un style de tableau représentant un homme nu. Mais en 1955, le conservateur du musée du Louvre remet en question certaines attributions d’Alexandre Fiocchi, dont la Tête d’homme de profil. La désattribution est ensuite actée dans les années 70-80. Le tableau est alors conservé dans les réserves du musée.

Un modèle pour le radeau de la Méduse Des années plus tard, Bruno Chenique, qui réalise alors le 4e catalogue raisonné de Géricault (un inventaire poussé de ses œuvres), retrouve une vignette en noir et blanc du tableau, alors déclassé sans même avoir été vu par les spécialistes de l’époque. « À cette époque, c’était très compliqué d’avoir une photo. La plupart des catalogues avaient des photos en noir et blanc, mais ce n’est pas une méthode. La base, c’est d’aller voir l’objet, le châssis, les pigments… », insiste Bruno Chenique.

C’est donc à l’occasion du tournage du documentaire qu’il rencontre le conservateur du musée Hèbre de Saint-Clément, Claude Stefani, qui lui ouvre les réserves du musée. Et c’est la surprise : Bruno Chenique pressent que le tableau est de qualité. « Après, est-ce que c’était un Géricault ou pas, je le subodorais, mais je ne pouvais pas en être sûr ».

50 académies environ de Géricault restent à authentifier Après deux ans d’études, de restauration, et une expertise par imagerie ultra-précise, le spécialiste conclut que la Tête d’homme de profil est bien l’œuvre de Géricault. « C’est une académie de 1811 ou 1812, une période qu’on ne connaît pas beaucoup car on n’a que très peu de tableaux de Géricault de cette époque, et son style a énormément changé », souligne-t-il. L’œuvre est d’autant plus exceptionnelle qu’elle représente certainement Gerfant, qui a aussi servi de modèle pour le Radeau de la Méduse. Le tableau, désormais exposé au musée Hèbre de Saint-Clément, est d’ores et déjà visible par le public. À noter que 50 académies environ de Géricault restent à authentifier.

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