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Rochefort : quel avenir pour le port de commerce ?

Rochefort et alentours. La cession à la SCA Timber de plusieurs parcelles sur le port de commerce de Rochefort a soulevé des inquiétudes quant à l’avenir du site, notamment en termes d’emploi.

Rochefort : quel avenir pour le port de commerce ?
La SCA Timber (le long de la route en haut) a racheté plusieurs parcelles sur le port pour se développer, notamment l’ancien Restaurant du Port (en face de la caserne, en bas).
[caption id="attachment_2144" align="alignnone" width="630"]La SCA Timber (le long de la route en haut) a racheté plusieurs parcelles sur le port pour se développer, notamment l’ancien Restaurant du Port (en face de la caserne, en bas). La SCA Timber (le long de la route en haut) a racheté plusieurs parcelles sur le port pour se développer, notamment l’ancien Restaurant du Port (en face de la caserne, en bas).[/caption]

La cession à la SCA Timber de plusieurs parcelles sur le port de commerce de Rochefort a soulevé des inquiétudes quant à l’avenir du site, notamment en termes d’emploi.

C’était le sujet le plus attendu du conseil communautaire du 12 novembre, et il aura fallu attendre la fin de séance pour l’aborder. Les élus ont dû se prononcer sur la cession de plusieurs parcelles du port de commerce à la SCA Timber, l’un des leaders européens de production de bois, qui souhaite se développer à Rochefort en rachetant des parcelles et des locaux, dont l’ancien Restaurant du Port appartenant à la Caro. Une délibération attendue par le conseiller de l’opposition rochefortaise Alexis Blanc, qui en a profité pour questionner le président Hervé Blanché sur l’avenir du port de commerce. « C’est une zone de développement économique essentielle, et il faut donc savoir ce qu’on veut en faire, a-t-il avancé. Soit on fait des activités de transformation, de bois ou autre, soit une zone de stockage. En termes de création de valeur ajoutée, ce n’est pas du tout la même chose : avec la transformation, on a beaucoup d’emplois, avec le stockage on en n’a pas beaucoup car ce sont des machines ».

Pour Hervé Blanché, l’agrandissement de la SCA Timber est une bonne chose pour l’économie locale, d’autant que l’entreprise cherche à augmenter sa production, et non à faire du stockage. « Il y aura un effet de tiroir entre Bois du nord, Timber, le Département (ndlr, qui possède des parcelles sur le port) et la CCI (ndlr, qui gère le port). On va conforter cette société et ces emplois autour du port ».

La question du Resto du Port Quelques mois après la fin du bail accordé aux gérants du Restaurant du Port, véritable symbole du site, l’agglomération a mis sur le tapis l’avenir du bâtiment. Il y est question d’aménager les futurs bureaux de la SCA Timber, malgré l’aspect inondable du bâtiment. « L’agglomération de Rochefort n’avait pas les moyens de porter 900 000 € de travaux pour réhabiliter les bâtiments du restaurant, poursuit le président. Si on l’avait fait, le loyer aurait été multiplié, et les locataires ne voulaient pas assumer un schéma économique avec un loyer très, très élevé par rapport à ce qu’ils payaient aujourd’hui ».

Des travaux nécessaires qui ont entraîné la résiliation du bail par l’ancien président de l’agglomération, Bernard Grasset, et la cession du bâtiment à Timber qui devra effectuer les travaux avant de s’y installer. « Ce n’est pas la Caro qui a mis dehors les gérants : on aurait préféré qu’ils disent “on garde le site, on réhabilite, on réinvestit”. Mais ils ont fait un choix autre », conclut Hervé Blanché. C’est une page qui se tourne dans l’histoire du port de commerce, et une nouvelle qui va s’écrire en espérant un développement économique.

Où est l’argent de SM France ?

La délibération sur la SCA Timber a aussi été l’occasion d’aborder la situation de SM France, l’entreprise rochefortaise spécialisée dans les tables en stratifié moulé. Traversant une crise, l’entreprise avait bénéficié d’un soutien de l’agglo l’an dernier qui avait racheté ses murs pour renflouer sa trésorerie. Seulement, sur les 1,8 million d’euros de la vente, 800 000 € ont été placés immédiatement sous séquestre. « On a appris que 800 000 € ont été immédiatement après, séquestrés dans le cadre d’un litige judiciaire. C’est curieux, on l’apprend par le bouche-à-oreille », regrette Alexis Blanc, qui a questionné le président à ce sujet.

D’abord réticent à évoquer le dossier pour éviter d’ébruiter la situation de l’entreprise, Hervé Blanché a expliqué que l’agglomération n’était pas au courant du litige au moment du rachat des murs de SM France, puisque rien n’était inscrit sur le bien. « Le litige est en cours d’appel : le créancier a eu vent de cette vente, donc il a inscrit une hypothèque judiciaire provisoire qui fait que ça a bloqué une partie des fonds versés, qui sont aujourd’hui consignés chez le notaire », a-t-il expliqué. Le président maintient que le rachat des murs a bien sauvé SM France, qui a d’ailleurs remboursé l’avance faite par le Département l’année dernière. Mais pour Alexis Blanc, « l’entreprise est loin d’être sauvée, et ce n’est pas la Caro qui va la sauver : ce sont d’abord les salariés, et ensuite la Région ». Région qui devrait d’ailleurs voter ce vendredi une avance remboursable pour passer le cap hivernal.

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