
La cession à la SCA Timber de plusieurs parcelles sur le port de commerce de Rochefort a soulevé des inquiétudes quant à l’avenir du site, notamment en termes d’emploi.
C’était le sujet le plus attendu du conseil communautaire du 12 novembre, et il aura fallu attendre la fin de séance pour l’aborder. Les élus ont dû se prononcer sur la cession de plusieurs parcelles du port de commerce à la SCA Timber, l’un des leaders européens de production de bois, qui souhaite se développer à Rochefort en rachetant des parcelles et des locaux, dont l’ancien Restaurant du Port appartenant à la Caro. Une délibération attendue par le conseiller de l’opposition rochefortaise Alexis Blanc, qui en a profité pour questionner le président Hervé Blanché sur l’avenir du port de commerce. « C’est une zone de développement économique essentielle, et il faut donc savoir ce qu’on veut en faire, a-t-il avancé. Soit on fait des activités de transformation, de bois ou autre, soit une zone de stockage. En termes de création de valeur ajoutée, ce n’est pas du tout la même chose : avec la transformation, on a beaucoup d’emplois, avec le stockage on en n’a pas beaucoup car ce sont des machines ».
Pour Hervé Blanché, l’agrandissement de la SCA Timber est une bonne chose pour l’économie locale, d’autant que l’entreprise cherche à augmenter sa production, et non à faire du stockage. « Il y aura un effet de tiroir entre Bois du nord, Timber, le Département (ndlr, qui possède des parcelles sur le port) et la CCI (ndlr, qui gère le port). On va conforter cette société et ces emplois autour du port ».
La question du Resto du Port
Quelques mois après la fin du bail accordé aux gérants du Restaurant du Port, véritable symbole du site, l’agglomération a mis sur le tapis l’avenir du bâtiment. Il y est question d’aménager les futurs bureaux de la SCA Timber, malgré l’aspect inondable du bâtiment. « L’agglomération de Rochefort n’avait pas les moyens de porter 900 000 € de travaux pour réhabiliter les bâtiments du restaurant, poursuit le président. Si on l’avait fait, le loyer aurait été multiplié, et les locataires ne voulaient pas assumer un schéma économique avec un loyer très, très élevé par rapport à ce qu’ils payaient aujourd’hui ».
Des travaux nécessaires qui ont entraîné la résiliation du bail par l’ancien président de l’agglomération, Bernard Grasset, et la cession du bâtiment à Timber qui devra effectuer les travaux avant de s’y installer. « Ce n’est pas la Caro qui a mis dehors les gérants : on aurait préféré qu’ils disent “on garde le site, on réhabilite, on réinvestit”. Mais ils ont fait un choix autre », conclut Hervé Blanché. C’est une page qui se tourne dans l’histoire du port de commerce, et une nouvelle qui va s’écrire en espérant un développement économique.