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Surgères : belles découvertes sous la friche Sergent-Prolac

Surgères et alentours. Des vestiges du Moyen Âge ont été retrouvés sur le site, rendant des fouilles obligatoires avant tout projet.

Surgères : belles découvertes sous la friche Sergent-Prolac
Localisation des sites médiévaux connus à Surgères sur le plan de Claude Masse. (source C. Vacher Inrap et SHD, Vincennes)
[caption id="attachment_4736" align="alignnone" width="630"] Localisation des sites médiévaux connus à Surgères sur le plan de Claude Masse. (source C. Vacher Inrap et SHD, Vincennes)[/caption]

Des vestiges du Moyen Âge ont été retrouvés sur le site, rendant des fouilles obligatoires avant tout projet.

Les bâtiments du site de l’ancienne usine Sergent-Prolac (fabrication de peintures et vernis), rue Barabin – actuellement en possession de l’Etablissement public français (EPF)- ont été rasés à l’été 2015. Un projet immobilier y est prévu, mais une dépollution est nécessaire. Tout comme il a été nécessaire de faire un diagnostic archéologique puisqu’il est situé aux abords du château et de la Grange Barabin qui s’avère être une ancienne seigneurie. La famille Barabin est citée dans les écrits depuis 1109 et était vassale de Surgères au XIIIe siècle. Une seigneurie qui aurait été rachetée au XVIe siècle par Hélène de Fonsèque.

C’est l’Inrap* qui s’est chargé du diagnostic et plus particulièrement Catherine Vacher qui avait effectué en octobre 2015 celui du parking du château. Les archéologues ont creusé quatorze tranchées, très peu profondes « certains vestiges ont été trouvés à 30 cm », explique Catherine Vacher. Toutes ont donné satisfaction archéologiquement parlant au grand dam du projet immobilier, car des fouilles seront très probablement préconisées en parallèle de sa dépollution du site.

Occupation médiévale et du XVIIIe siècle Revenons-en aux découvertes faites par Catherine Vacher. Le long de la rue de la Binetterie ont été découvertes des carrières médiévales d’extraction de pierres, le mobilier associé datant du Bas Moyen Âge. Des fosses, trous de poteaux, silos, un puits, un four et un bâtiment en pierre ont aussi été révélés par les archéologues : bref l’occupation d’une ville médiévale avec sûrement une nouvelle cavité. « Nous avons une gande complexité du site, poursuit Catherine Vacher, car c’était une parcelle rurale avec une propriété qui a existé au XVIIIesiècle. Nous avons aussi trouvé des tessons datant du carolingien ». En résumé, le site présente à la lueur de ce diagnostic, une occupation médiévale classique dans son entièreté avec une occupation XVIIIe plus localisée.

“La rupture intervient-elle à la fin de la guerre de 100 ans ? » Grâce à ce nouveau diagnostic réalisé dans le cœur de la ville, Catherine Vacher a aussi répondu à une question qu’elle se posait à la suite des fouilles partielles du parking du château : « Sur une des tours des remparts, il existe une porte bouchée depuis très longtemps, elle sert le faubourg Barabin. » Au fil des fouilles, on se rend aussi compte que la ville médiévale est orientée au sud et à l’ouest et la ville moderne au nord. Ce qui révèle un gros bouleversement dans la gestion de Surgères à la fin du Moyen Âge : « La rupture intervient-elle à la fin de la guerre de 100 ans ? s’interroge Catherine Vacher, avant d’ajouter : « Ont aussi suivi les guerres de religions ». Les prochaines fouilles archéologiques éclaireront peut-être ce pan de l’histoire surgérienne.

Carine Fernandez

*Institut national de recherches archéologiques préventives

200 sépultures rue de la Chapelle

En mai dernier, Catherine Vacher a aussi effectué des fouilles sur la parcelle d’un particulier d’environ 500 m2 rue de la Chapelle. Dans cette rue était érigée une église collégiale attestée au XIe siècle et détruite vers 1850 : « Surgères est la réunion de 2 paroisses au XIXe : Surgères avec l’église du château et la commune de St-Pierre de Surgères ». Pus de 200 sépultures ont été mises à jour sur ce terrain dont le mobilier remonterait aux Xe, XIIIe et XIVe siècles, vieillissant l’église collégiale d’un siècle. Une information révélée à la suite d’une datation effectuée au carbone 14. «C’est tout le quartier alentour de l’ancienne collégiale Saint-Pierre qui est concerné par la zone sépulcrale dont la surface peut être estimée à 5 000 m2 ».

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